USPS (United States Postal service) pour toujours? Les carnets d’ailleurs 🇺🇸 de Marco et Paula #253
Paula, qui a vu beaucoup de westerns, se demande avec un peu d’inquiétude si la diligente Poste américaine survivra aux attaques des outlaws de la Maison Blanche.
La langue américaine utilise le mot « utility » pour désigner les services d’intérêt public. Je trouve ce terme particulièrement adéquat. De l’eau potable au robinet, des routes en bon état et bien éclairées, des ordures collectées et triées, du courrier dans la boîte, c’est bien utile. Pour avoir vécu une vingtaine d’années dans des pays où ces services, quand ils existaient, fonctionnaient mal (en version polie), je sais vraiment apprécier quand ils rendent le service qu’ils promettent… Au Nigéria, où je résidais dans les années 2000, la compagnie d’électricité NEPA que d’aucuns irrévérencieux interprétaient comme « Never Expect Power Again » (N’espère plus jamais de courant) est devenue la PHCN immédiatement traduite en « Please Hold the Candel Now » (S’il te plaît, tiens la bougie maintenant). Quant aux courriers, cela varie selon les pays. Des amis de Côte d’Ivoire ont bien reçu une carte de vœux que nous leur avions envoyée, certes, mais cinq mois plus tard. Au Tchad, tous les courriers que mon organisation recevait ou transmettait étaient déposés par des chauffeurs.
Ah la vieille dame …..
Ici, aux États-Unis, les « utilités » fonctionnent plutôt bien, sauf en cas d’inondations, d’incendies, d’ouragans, de fortes gelées ou autres pieds de nez climatiques. Mais comme le changement climatique et ses calamiteuses conséquences n’existent pas ici, nous dit « le grand menteur », pas de quoi s’alarmer !
La poste américaine, l’USPS (United States Postal Service) est une vieille dame dont les services sont appréciés car elle distribue le courrier partout même dans les endroits très reculés, et dans ce pays si vaste, ils sont nombreux. Benjamin Franklin, excusez du peu, la dirigea à son démarrage, en 1775 et ses Pony Express sont dans l’imaginaire collectif des westerns, souvent d’ailleurs en dommages collatéraux de multiples attaques en tout genre. Aujourd’hui, ses finances vont mal, en particulier depuis 2006 quand elle a dû endosser par anticipation le coût des prestations de santé futures de ses agents retraités, soit le financement de 75 années de prestations. Elle a six cent mille agents et n’a qu’une utilité qui n’est pas des moindres, celle de distribuer le courrier et les colis.
Et pourtant, le parti actuellement au gouvernement veut la démanteler pour la remplacer par des opérateurs privés, mutation qui bien sûr « bénéficiera aux clients », « augmentera la productivité des employés », bla bla bla selon l’antienne à bout de souffle du grand libéralisme. Rien de bien nouveau sous le soleil d’ici ou d’ailleurs. Je partage la colère de Pierre Lemaître : »On a vu pendant des années des politiques qui nous culpabilisaient en permanence avec les services publics : on avait trop de médecins, trop d’instituteurs, trop d’infirmières ». Aussi, nous avons participé à une campagne de soutien et rédigé des courriers aux gouverneurs du Maryland pour que l’USPS bénéficie du plan de relance du gouvernement. Mais ce n’est pas gagné !
Ah les postiers …
Vendredi dernier, nous sommes allés bricoler dans notre maison en chantier et ramasser le courrier. Je pensais y trouver un autocollant de soutien aux postiers et l’apposer sur notre boîte aux lettres. C’est une façon très américaine d’afficher ses convictions au fronton de sa maison, pour un candidat, pour la tolérance ou son contraire, etc. Las, point d’autocallant! j’espère que c’est en raison d’une pénurie due à un soutien massif…
Mais dans la boîte, se trouvaient trois courriers différents du même organisme, datés du même jour pour m’annoncer l’obtention de mon permis de travail et de son envoi. Ce qui est fort réjouissant. Et un courrier de PEPCO, la compagnie d’électricité régionale pour nous informer que des agents et des forestiers passeront dans la rue pour estimer les travaux d’élagages des arbres susceptibles d’endommager les lignes. Je trouve cela remarquable.
Ah la chloroquine …
La bonne nouvelle de cette chronique: « le Grand trumpeur » s’est bien trompé; de plus en plus de recherches, dont une reprise récemment dans la revue médicale le Lancet, remettent en cause l’utilité de la chloroquine (il en était l’adepte) et de ses dérivés dans le traitement de la COVD-19. Un chroniqueur de France Culture en synthétisait ce mardi les conclusions « aucun bénéfice, et hausse de la part d’arythmie, et risque de surmortalité. Sans lien causal entre les trois ».
La mauvaise nouvelle: « Le Grand trompeur » a publiquement encouragé les Américains à en gober tous les jours et même si les agences sanitaires américaines se sont empressées de préciser que cela ne pouvait se faire que dans un cadre médical, il est fort à craindre qu’il ne soit suivi. D’ailleurs les ventes de chloroquine se sont envolées, car, aussi incroyable que cela puisse paraître, il y a des médecins qui soutiennent « Le Grand Ignoramus ».
La bonne nouvelle: Lui, il en gobe tous les jours.
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