:-,?… La ponctuation tient une grande place dans la possibilité d’écriture de Maylis de Kerangal. Plus que chez d’autres auteurs, les signes structurent le texte, « l’armaturent ».
Côté bio, on lui trouve un grand-père et un père « capitaine au long cours », le grand air du Havre, et une déclinaison universitaire et parisienne: histoire, philosophie, ethnographie. Qu’elle donne ensuite dans la littérature jeunesse, qu’elle collabore à la revue Inculte, ou qu’elle écrive des livres, voilà une auteure qui installe une plume paradoxale dans le paysage. Sa façon est aussi tranquille que substantielle. Le sujet est souvent sérieux -l’introspection existentielle (Je marche sous un ciel de traîne), les joyeusetés familiales (La vie voyageuse), la fuite (Tangente vers l’est), l’oeuvre collective (Naissance d’un pont)- mais la sûreté du récit porte et tient le lecteur.
A propos de son dernier livre, Réparer les vivants, publié chez Verticales, son éditeur de référence, une femme, entendue l’autre jour chez un libraire:
« C’est parfaitement ciselée, on sent palpiter les coeurs, on goûte le sel de l’océan, on voit précisément le grain de peau des surfeurs… comme si on allait pouvoir les toucher… On tremble avec la mère et le père… Comme eux, on a le souffle coupé… On court, on pleure, et puis on respire enfin.
Cette romancière a tout d’une entomologiste… Ce livre a la puissance d’une symphonie…. C’est un chef d’oeuvre. »
Le mot à mot de Maylis de Kerangal est enregistré en avril 2014 au festival LITTERATURE&JOURNALISME de Metz.
La page facebook des mots de minuit, Abonnez-vous pour être alerté de toutes les nouvelles publications.