🖋 « Un mot, un jour » : au plaisir des citations… Amis, Angot, Benameur, Bourg, Castellanos Moya, Cholet, Cuvelier, Echenoz, Énard, Férey, Fleury, Grossman, Lee Burke, Pessl, Novarina, Preljocaj, Quignard, Riboulet…

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Vagabonder: c’est la proposition de “un mot, un jour”. Au fil de nos lectures, de nos entendus, de nos images. De ce qui nous aide à rire, à penser ou à réfléchir aux airs du temps ou aux retours de la mémoire. A contre marché, à contre performance, entre les chicanes de l’algorithme, une gratuité… Quelques citations et autant de conseils de lecture

 « La vie en cinquante minutes » Editions Zulma, 2016  © Galerie Az-zahr Essaouira, Ben Ali

Le couple chez Benny Barbash
« Arrivée devant la porte fermée, elle se demanda si elle n’était pas en train de franchir une frontière, de briser un statu quo élaboré au fil des années entre deux êtres vivants ensemble dans un labyrinthe qui les unit et les sépare… « 

« La vie en cinquante minutes « . Editions Zulma, 2016.
Traduction de l’hébreu par Rosie Pinhas-Delpuech

« Condor« , Série Noire Gallimard, 2016

Fantôme chilien chez Caryl Férey

 » Stefano avait refusé d’obéir à ces ordres absurdes : les fascistes avaient gagné la guerre et lui perdu le goût du suicide. « 
 
« Lumière du monde« . Editions Rivages, 2016

Le franchissement chez James Lee Burke
« Sous le drapeau noir, dans le ventre de la bête, dans un enfer manufacturé comme Auschwitz, il y a toujours des limites, et le jour où l’on affirme le contraire est celui où quelque chose s’envole de votre poitrine, pour ne jamais y revenir.« 

« Lumière du monde« . Editions Rivages, 2016

« D’ailleurs, les poissons n’ont pas de pieds« . Gallimard, 2015

L’insularité chez Jón Kalman Stefánson
« Je rejoins ma voiture sachant que les autochtones se méfient des piétons, lesquels sont en général à la fois communistes et poivrots sans le sou.« 

« D’ailleurs, les poissons n’ont pas de pieds« . Gallimard, 2015

« La guerre des civilisations n’aura pas lieu, Coexistence et violence au XXI siècle« . CNRS Editions, 2016

 

L’Autre chez Raphaël Liogier
« Un choc de civilisations? Nous assistons au contraire au déploiement, depuis plusieurs siècles, d’une civilisation globale, évidemment avec ses tensions, ses disparités, ses conflits, ses formes de violence radicale inédites. »

« La guerre des civilisations n’aura pas lieu, Coexistence et violence au XXI siècle« CNRS Editions, 2016

« Envoyée spéciale« . Les éditions de Minuit, 2016.

Topologie chez Jean Echenoz
« La ferme, à trente kilomètres de Châtelus-le-Marcheix, était flanquée d’une grange assez vaste pour qu’on y pût enfouir trois véhicule de front, rien n’indiquant ainsi qu’elle était habitée.« 

«Envoyée spéciale»Les éditions de Minuit, 2016.

L’irrationnel chez Jeanne Benameur
« Comment passe-t-on du sauvage de toutes les enfances à la barbaries? Quand franchit-on le seuil de l’inhumain? Ceux qui ont tué, violé, massacré, par quoi leur pensée d’homme était-elle prise en otage? Il en a trop vu. Il ne peut plus ignorer.« 

« Otages intimes ». Actes Sud, 2015.

L’origine chez Pascal Quignard
« Dans tous les cas, le premier temps est absent.« 

« Mourir de penser »Grasset, 2014

La loi chez Sorj Chalandon
« Il était mécontent. Il annonçait la guerre, et nous n’avions qu’une pauvre soupe à dire.« 

« Profession du père »Grasset, 2015

« Intérieur nuit« , traduit par Clément BaudeGallimard 2015

L’insaisissable chez Marisha Pessl
« Certaines personnes aimeraient croire, pour se rassurer, que l’apparition du mal en ce monde a une origine claire et précise, mais la vérité n’est jamais aussi simple.« 

« Intérieur nuit », Marisha Pessl, traduit par Clément Baude, Gallimard 2015

« Conférence sur la pluie », Juan Villoro, traduit par Jacques Aubergy, L’atinoir 2015 

Le don… chez Juan Villoro (« Conférence sur la pluie« )
« Ce qui est le plus important dans un livre, ce sont les mains qui le donnent. »

« Conférence sur la pluie », Juan Villoro, traduit par Jacques Aubergy, L’atinoir 2015

« Lisières du corps » , Verdier 2015.

L’Eros… chez Mathieu Riboulet
« Si la photographie montre, parfois désigne, le texte nomme, il est là pour ça, c’est cela qu’il doit faire; nos regards nous précèdent et nos textes nous nomment. »

« Lisières du corps » , Verdier 2015.

« Miracle à Santa Anna », traduit par Viviane Mikhalkov, Gallmeister 2015.

Boucherie… Chez James McBride
« Comme si une bête géante et inhumaine s’était échappée pour aller détruire le monde. »

« Miracle à Santa Anna », traduit par Viviane Mikhalkov, Gallmeister 2015.

« Pipi, les dents et au lit« , Laetitia Cuvelier, Cheyne éditeur, 2015

Petite musique… Chez Laetitia Cuvelier
« Rien ne réchauffe
Cette nuit glaciale
Pas même la musique
Ni la voix de Billie
« 

« Pipi, les dents et au lit« , Laetitia Cuvelier, Cheyne éditeur, 2015

« Illska », traduit par Eric Boury, Métailié 2015

Tuilage… Chez Eiríkur Örn Norddahl
« C’est évident : tu ne peux plus reculer. Ce n’est pas le genre de chose qu’on abandonne comme ça, au beau milieu. Je parle évidemment de cette vie« .

« Illska », traduit par Eric Boury, Métailié 2015

« Un cheval entre dans un bar », traduit par Nicolas Weill, Editions Seuil 2015

Stand up…  Chez l’Israélien David Grossman
« Et j’ai continué à faire comme si de rien n’était alors que s’insinuait en moi la douleur familière, la perception que cet homme qui s’agitait, se trémoussait et bavassait à jet continu, bientôt, cet homme-là ne serait plus.« 

« Un cheval entre dans un bar », traduit par Nicolas Weill, Editions Seuil 2015

« Cemetery of splendour » de Apichatpong Weerasethakul 

Le paradis… Chez le thaïlandais Weerasethakul
« Qui court le paradis finira en enfer« 

« Cemetery of splendour » de Apichatpong Weerasethakul 
Au cinéma à partir du 2 septembre 2015

« Un amour impossible », Flammarion 2015

C’est moi maman… Chez Christine Angot

« Ce qui s’est passé ensuite a été une surprise. Des sentiments très anciens qu’on croyait perdus, qui dataient de sa jeunesse à elle et à moi de mon enfance, ont commencé à réapparaître. On ne s’y attendait pas. On ne les espérait plus. »

« Un amour impossible », Flammarion 2015

« J’y suis, j’y suis toujours » , Editions fario 2015.  

L’autre… Chez Lionel Bourg
« Loin du tintamarre, chacun n’est qu’une voix. Fragile. Douce. Eraillée… On y perdre le nord. Et le sud, L’est, l’ouest; Qu’est-ce que cela peut faire? Il est temps d’inventer de nouvelles boussoles. »

« J’y suis, j’y suis toujours » , Editions fario 2015.

« Le rêve du retour », traduit par René Solis, Editions Métailié 2015

« Guerra sucia »… chez le salvadorien Castellanos Moya
« J’ai compris que l’origine de la violence réside dans le désir de l’homme de prendre possession de ce qui ne lui appartient pas, et tant pis pour la redondance et le ton pontifiant. »

« Le rêve du retour », traduit par René Solis, Editions Métailié 2015

« Boussole », Actes Sud 2015

Opium… chez Mathias Enard
« Une grande honte mêlée de traces de désir, voilà ce qui reste. Quelle mémoire dans les songes. On s’éveille sans s’être endormi, en cherchant à rattraper les lambeaux du plaisir de l’autre en soi. Il y a des recoins faciles à éclairer, d’autres plus obscurs.

« Boussole », Actes Sud 2015

« La zone d’intérêt ». Calmann-Lévy, traduit par Bernard Turle, 2015.

Indicible… chez le britannique Martin Amis
« Soit, je l’exprimerai d’une façon légèrement différente : en ce qui concerne le sort de ces « colons » des territoires de l’Est, nous ne jouissons plus de l’avantage d’être inconcevables. De l’atout décisif qui consiste à dépasser l’entendement »

« La zone d’intérêt »Calmann-Lévy, traduit par Bernard Turle, 2015.

« Le jardin des Sept crépuscules ». Miquel de Palol, Zulma 2015.

Migrants… chez l’espagnol Miquel de Palol.
« … L’avalanche sanglante et famélique de Français, mais aussi, dans une moindre mesure, de Britanniques et de Belges, surviviants d’une catastrophe qui semblait avoir pris une telle ampleur que, lorsqu’on avait tenté de l’endiguer, toutes les ressources mises en oeuvre s’étaient révélées insuffisantes; « 

« Le jardin des Sept crépuscules« . Miquel de Palol, traduit par François-Michel Durazzo, Zulma 2015.

Mot à Mot. Avignon, juillet 2015

Sentence…
« J’ai horreur des gens … (silence) Parce qu’ils sont plus intelligents que moi! « 

Entendu dans un café des alpages par Valère NovarinaMot à Mot. Avignon, juillet 2015.

« Demande, et tu recevras« . Sam Lipsyte, Monsieur Toussaint Louverture, 2015.

Étriqué… chez l’américain Sam Lipsyte.

« Ta chère institution semble décidée à passer à la vitesse supérieure. Devenir un phare de la culture. Former des nullards prétentieux qui pondent des machins stylés, insipides et hors de prix. »

« Demande, et tu recevras« Sam Lipsyte, traduit par Martine Céleste Desoille, Monsieur Toussaint Louverture, 2015.

photo : © Shah Marai/AFP
«Une Antigone à Kandahar». Joydeep Roy-Bhattacharya, Gallimard 2015.

Détermination… chez l’indien Joydeep Roy-Bhattacharya.

« Je ferme les yeux et j’enfouis mon visage dans le chiffon. Devant mes paupières closes, je vois mon frère, courageux et beau, avec son éternel sourire – mais aussi le moment de sa mort. Je le vois étendu dans la poussière, le dos brisé…« 
« Une Antigone à Kandahar« . Joydeep Roy-Bhattacharya, traduit par Antoine Bargel, Gallimard 2015.
« Ce pays qui te ressemble ». Tobie Nathan, Stock 2015.

Sans les murs! chez Tobie Nathan

« Ce soir-là, on a beaucoup chanté dans la ruelle, et on a dansé et on a bu. Et ce soir-là, les Juifs, le coeur pris par la fête, ont oublié de fermer à clé la porte du ghetto. Mais ce soir-là, il n’y eut pas de bagarre avec les Arabes.« 
« Ce pays qui te ressemble« . Tobie Nathan, Stock 2015.
« CHEZ SOI une odyssée de l’espace domestique« 
Mona Chollet, Zones 2015.

Casanier

« Il est désastreux cet imaginaire de la richesse. Parce qu’il implique la pauvreté : c’est un modèle de bonheur impossible à universaliser et qui exclut le plus grand nombre.« 

« CHEZ SOI une odyssée de l’espace domestique« . Mona Chollet, Zones 2015.

« Ombres et soleil« . Dominique SylvainViviane Hamy 2014.

Spin doctor…

« … En politique, ce n’est pas différent. Il faut savoir utiliser le désir. Si vous voulez que le peuple adhère, il faut le faire rêver.« 

Insidieux … Chez l’iranien Sadegh Hedayat.

« Dans la vie il y a des blessures qui, comme la lèpre, rongent l’âme, lentement, dans la solitude. »

« La chouette aveugle« . Sadegh Hedayat, traduit par Roger Lescot, José Corti 1953.

« Les irremplaçables« . Cynthia Fleury, Gallimard 2015.

Une communauté d’individus

« Mais la vérité reste d’abord une histoire d’avenir qui sert à se projeter. Elle est le socle pour construire et non pas réparer.« 

« Les irremplaçables »Cynthia FleuryGallimard 2015. En librairie le 3 septembre

Leçon de choses

« Les mots sont des objets et il s’agit d’habiter l’espace entre les mots, le silence entre les phrases. »

Angelin PreljocajLe Monde, juillet 2015.