Ananie M.: de Renata à La Callas 📷

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© Hervé Bacquer

De New-York à Paris, en passant par bien d’autres lieux. J’ai découvert des gens, et des objets magiques qui, dans de minuscules éraflures, conservent les marques du temps. J’ai réalisé les portraits de ceux qui protègent ces empreintes de la disparition. Avec une image de l’objet ayant appartenu à un proche qui n’est plus, j’ai préservé la mémoire de l’oubli. J’ai réveillé la belle endormie. Hervé Bacquer, photographe.

© Hervé Bacquer

Entre 6 et 7 ans j’étais très malade et presque toujours alitée.
Maman me réveillait en musique. Très souvent des extraits de La Traviata par
Renata Tebaldi.
Sur la pochette un couple, l’homme en habit et la femme en robe à crinoline. Brune avec des anglaises, belle, l’air doux et amoureux.
J’ai beaucoup contemplé cette photo pendant mes longues heures de solitude. J’attendais le retour de l’école de mes frères et sœurs.
Cette femme me faisait tellement penser à ma mère. Belle brune aussi, tendre et douce.
Je suis partie en sanatorium à la montagne. La séparation d’avec ma mère fut un déchirement. J’en suis restée fragile. Trop certainement.
Bien plus tard j’ai découvert l’opéra et Maria Callas.
Maman n’est plus…
Je peux difficilement regarder cette photo sans avoir le cœur serré.

Ananie M. –  Période de confinement – Paris 75005
© Hervé Bacquer

© “Le Laboratoire de Lumière” – 2020

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