Déjà trop habitué à la douceur de sa nouvelle vie, Robin se fait presque mettre k.o cette semaine par une avalanche de galères et une pincée de désillusion.
Quand tout va mal…
Semaine noire j’ai mal au dos.
Semaine noire oh mon bateau.
Semaine noire j’ai plus les mots.
Semaine noire tout tombe à l’eau.
Quand tout va mal, quand tout déconne, le ciel s’embrume et je m’étonne.
Surprise, surprises
Il nous aura finalement fallu peu de temps, à Zoé et moi, pour nous habituer à la douceur de notre nouvelle vie. On l’a dit et répété, mais notre quête commune d’indépendance et de paix se concrétise ici, pour l’instant, de la plus belle des manières. Le temps passe tantôt vite tantôt lentement mais chaque jour c’est avec beaucoup de joie et d’amour que nos journées commencent, se passent et se terminent. Sans cesse affairés à finir un chantier ou à en commencer un autre, pour rendre cette île plus belle qu’elle ne l’est déjà ou simplement pour préparer la venue des propriétaires, on n’oublie cependant jamais d’admirer, de prendre notre temps et de savourer l’absence de réveil, de deadline, de surveillance et de contraintes. Pourtant, des contraintes, il y en a beaucoup ici. Et si l’on a tendance à les oublier ou à les minimiser quand tout va bien, quand tout va mal, on s’étonne de tout à coup les voir réapparaitre en masse. Grave erreur!
Résilience et crustacés
Avant notre arrivée ici, je crois que le mot que l’on a le plus prononcé Zoé et moi c’est celui d’«adversité». Adversité par-ci, adversité par-là… 0n savait que cette aventure n’allait pas être simple tous les jours et que nombre de choses allaient nous résister. En repensant à ça, j’ai donc forcément honte de tant laisser aller mes nerfs quand tout va mal, de me laisser noyer et de si peu relativiser.
Prendre les événements comme ils viennent, c’est-à-dire comme des épreuves à traverser qui ne nous rendront que plus autonomes, plus débrouillards et plus avertis, est la seule posture qui vaille face aux galères qui s’accumulent ici. Je ne me transformerai pas en mécanicien d’ici demain, pas en plombier d’ici lundi. Je ne comprendrai peut-être même jamais parfaitement certaines des subtilités techniques qui régissent notre quotidien, dans notre maison ou à l’extérieur. Par contre, je peux tenter de m’en approcher. De mettre de côté mon sens trop aiguisé du drame et de régler, comme je peux, calmement, les problèmes un à un. Au moment où j’écris ces lignes, c’est déjà ce qui est en train de se passer. Mais Des mots de minuit sera cette semaine un espace de choix pour graver dans le marbre virtuel certains préceptes de base à ne jamais oublier. Quand, à la prochaine panne ou au prochain incident de taille, je me sentirai prendre la voie de la colère et du découragement, je repenserai à ce feuilleton, à ces lignes, et je tenterai d’un peu moins me comporter comme un couillon.
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