« La profondeur de l’âme » écrit Vianney dans sa dédicace. Voilà qui ressemble à une philosophie, à un rapport au monde. À l’écoute, il sonne juste. Je ne parle pas de ses chansons mais d’une présence et d’une parole qui dépassent sa jeunesse et surprennent l’intervieweur. D’ailleurs, dit-il, le maquillage l’empêche d’être ce qu’il est. Depuis tout petit il cherche ce qu’il ne maîtrise pas…
Quand Wikipédia l’emporte sur Deezer dans les contemporaines facilités alogorithmiques on apprend que la mère de Vianneyn’est pas folle mais instructrice, pilote et agrégée d’économie; que son père, pilote d’hélicoptère engagé sur zone irakienne de combat, n’était pas non plus déraisonnant. On y lit qu’il y a fratrie, scoutisme et foi catholique dans cette famille, qu’il fut collégien à Notre- Dame-des-Oiseaux et que son nom est inspiré du saint Curé d’Ars. Ce qui, quand on accueille pour la première fois le chanteur-désormais acteur, n’était ni connu ni renseigné.
Et, ce qui pourrait expliquer une remarquable disponibilté et une présence forte et tranquille qui détonne dans le classique ronron des acteurs en tournée campagnarde et promotionnelle. À Sarlat, à l’occasion d’un festival, ou ailleurs dans une itinérance, qui leur fait enchaîner ad libitum les airs connus de la formidable famille du cinéma. En l’occurrence, celle de Diane Kurys qui cherche à raconter la société contemporaine dans ses comédies, parfois aigres-douces. On ne l’attendait évidemment pas-là, à devoir materner maman Fanny Ardant dans un road trip amusant pavé de bonnes intentions et de fausses liasses de billets. Idées noires devant tant d’argent! Préférons les siennes qui restent blanches dans ce Mot à mot...
« Chez les Vianney » on chantait Brassens ou Béranger et la parenté est mélomane. Vianney a des exigences sociales et solidaires pour les sdf, des solitudes cyclistes et des engagements bénévoles. Il est auteur, compositeur, interprète et ses seuls outils sont sa voix et ses guitares quand le « live » est l’un de ses essentiels. Il déclarait récemment à nos confrères du Figaro: « Mes premières télés, je pouvais demander à jouer du live. Aujourd’hui, c’est très compliqué car ils n’ont pas les moyens… Rien n’est joué, tout est faux… La musique ne peut jamais être magique avec un playback orchestre »