Dimitris Papaioannou, « The Great Tamer »: Pas une ombre aux tableaux

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Entrer dans la création de l’ancien dessinateur de BD comme être sidéré par un tableau. Des traces mémorielles de Goya, Rembrandt, Bacon, du photographe Witkin* surgissent de cette mise en fantasmes qui ne cesse d’interroger l’origine du monde ou de l’homme. Un humain qui peine à se construire. Décor de basalte, corps écorchés dans le mouvement, pluie de flèches et récolte de blé. Fascinant!

 

La nudité des origines et la combinaison des cosmonautes -la vulve de Courbet ou le monolithe de Kubrick-!… La palette du créateur grec dans ses offres visuelles, ses largesses d’espace et d’inconscient interroge le regard provoqué, inquiet et excité du spectateur. Dans ce qu’elle lui donne à imaginer de ventre originaire et de perfection, de chaos et de beauté, d’érotisme et de crudité organique quand -provo porno- l’appareil génito urinaire masculin est décliné dans son interchangeabilité là où, au centre de la scène, l’origine du monde est unique.  
Une facilité critique regrettable ferait dire que Dimitris Papaioannou fait œuvres sans une ombre aux tableaux. De quoi essayer de partiellement le raisonner dans ce Mot à mot … enregistré à Avignon en juillet 2017. 

      

Ce sont des artistes et c’est leur travail de créer des choses qui sont parfois très difficiles pour le corps…

Dimitris Papaioannou. Avignon, juillet 2017.

« Formé aux beaux-arts, Dimitris Papaioannou appréhende la création par l’image et le dessin. Après avoir reçu une reconnaissance précoce en tant qu’artiste peintre et dessinateur de bandes dessinées, il se tourne vers les arts de la scène en tant que metteur en scène, chorégraphe, interprète et concepteur de décors, de costumes et d’éclairage. Le premier cycle artistique de son travail scénique s’est fondé autour du groupe Edafos Dance Theatre avec lequel il a travaillé pendant 17 ans jusqu’en 2002. C’est en créant l’ouverture de la cérémonie des Jeux Olympiques d’Athènes en 2004 qu’il acquiert une renommée internationale. Depuis 1986, son travail personnel est une recherche hybride en danse expérimentale, un mélange de théâtre physique, d’art du mouvement et de performances avec lesquels il questionne la création, l’identité et l’héritage de notre mémoire culturelle occidentale. Ses dernières pièces Primal Matter (2012) et Still Life (2014) témoignent de cette quête intime de l’homme qui expose ses peurs et questionne son environnement et son destin. Dimitris Papaioannou présente son travail au Festival d’Avignon pour la première fois. »

© portrait Julian Mommert (Festival Avignon)

« The Great Tamer »
Conception, composition visuelle et mise en scène: Dimitris Papaioannou

*Joël- Peter Witkin

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