Georges Fogel et Bessora: torture en Algérie; affres de l’émigration #48

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La part sombre de la France. Quand elle impose par ses chefs, au plus haut niveau, une pratique systémique de la torture à l’occasion de ces « événements » devenus la guerre d’Algérie. Quand son administration entend « caser » l’autre avant, éventuellement, de l’accueillir. Des années plus tard, l’appelé éprouve le besoin de parler quand l’émigrée a l’écrit et l’humour comme politesses du désespoir

 

Des mots de minuit : émission N°48 du 13 décembre 2000.

Réalisation: Jean-François Gauthier

Rédaction en chef : Rémy Roche

Production: Thérèse Lombard et Philippe Lefait

©desmotsdeminuit.fr/France2
 
MANIÈRES DE VOIR:

Lorsque je suis rentré d’Algérie, j’ai parlé parce que … … … j’en ai éprouvé le besoin, mais à un point extraordinaire, mais aussi pour des raisons de choix, d’engagement politique. J’ai décidé que je ne pouvais pas garder pour moi ce que j’avais vu. Ça a été une thérapeutique. je me suis libéré de quelque chose…

Georges Fogel. DMDM, 2000.

Georges Fogel
Il fut un appelé de la guerre d’Algérie. Il explique les raisons de son retour en France et de sa démobilisation; de son témoignage de 1958 sur la torture (conversation illustrée par des archives du Général tortionnaire Paul Aussaresses et de l’historien Pierre Vidal-Naquet sur le rôle de l’État français dans sa pratique généralisée).

Georges Fogel est mort d’un cancer, jeudi 16 juillet 2009, à Vitry (Val-de-Marne), à l’âge de 74 ans. Ceux qui ont travaillé sur la guerre d’Algérie savent que cet homme modeste, sensible et plein d’humour, avait témoigné, en mai 1958, dans la revue Esprit, sur les exactions commises par l’armée française en Algérie.
Longtemps, Fogel s’était imaginé avoir « tout oublié » de ce qu’il avait vécu, à l’âge de 22 ans, en tant que simple appelé en Algérie. Mais quand il lit dans Le Monde du 20 juin 2000 le témoignage de Louisette Ighilahriz qui raconte avoir été torturée par l’armée française, « d’un seul coup l’Algérie (lui) saute à la tête ». Il se retrouve quarante ans en arrière, tandis que lui revient le récit qu’il avait fait de son expérience personnelle à la revue
Esprit, alors dirigée par Jean-Marie Domenach, à son retour d’Algérie…

©Le Monde, 29 juillet 2009.

 

Je traite de thèmes qui relèvent de l’aberration, de l’absurde, du grotesque auxquels j’ai été confrontée. Je les ai subis en arrivant en France. En tant qu’étudiante étrangère, née en Belgique, de mère suisse et de père gabonais. Je suis passée d’administration en administration pour régulariser ma situation. Ça a marché pour moi, mais pas pour ma petite fille. Une dame de l’administration m’a dit : « Les étudiants étrangers viennent en France pour faire des études, pas des enfants! » Ça peut traumatiser!

Bessora. DMDM, 2000.

Bessora
La fabuliste (études de commerce puis doctorat d’anthropologie) commente son livre « Alpha ». Elle utilise l’humour et l’absurde comme principaux matériaux d’écriture. L’émigration est l’un de ses sujets. 
Avec elle, est notamment évoqué le témoignage de Yolande Mukagazana, rescapée du génocide rwandais.

 

ACTUALITÉ CULTURELLE:

Marc Garanger
Le photographe pour son exposition « Algérie 1960/1961 » à la Galerie Théâtre de l’Agora d’Evry. 
Jean-Pierre Leonardini
Le critique de théâtre du journal L’humanité évoque notamment la pièce « Un trait d’esprit » mise en scène par Jeanne Moreau.

MUSIQUE:

Moïra 

La chanteuse interprète « Grand Boa Minian » (afro jazz)… 

"Chanson Plus Bifluorée" 

Le groupe pour « Champion d’amour » (chanson française)…

 « J’ai promis à mon cher ami »  (chant traditionnel breton) interprété à la clarinette et l’accordéon par les frères Hamon

Accès à la vidéothèque… 

 DMDM, L’Émission… 

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