De Roubaix à Avignon. Brahim Bouchelaghem: « Sillons »…

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Desmotsdeminuit, une suite… est à Avignon pour rencontrer, écouter et voir. Quelques-uns de celles et ceux qui font le festival. In et Off.
Le premier, sur le chemin est Brahim Bouchelaghem. « Tu es un danseur poète » dit de lui Carolyn Carlson. Il se reconnaît un « sale défaut »: surveiller en scène, au milieu de son mouvement, que tout se passe bien. Ils sont cinq à ses côtés pour « Sillons »…

Les mauvais génies de la protection sociale…

Imaginé par Mario Gusti pour la mise en lumière à Avignon du Prince de Hombourg  de Giorgio Barberio Corsetti, ces ectoplasmes projetés sur l’un des murs de la cour d’honneur à l’occasion d’une répétition, à l’avant-veille de l’ouverture officielle, peuvent symboliser l’incompréhension qui marque ce début de festival 2014. Entre une profession qui fait spectacle, un Etat (dont la représentante ne viendra pas ou discrétement), et un patronat qui peinent à la considérer dignement. Au sein même d’une communauté professionnelle divisée sur des modes d’action. Ils se résument au coûte que coûte: la grève ou la scène! Le mercredi 2 juillet, dans la nuit, un poing aurait pu partir dans une répétition interrompue par des intermittents jusqu’au-boutistes et les deux spectacles d’ouverture du vendredi 4 juillet ont été annulés pour cause de grève…
Diviser pour régner: triomphe du néolibéralisme pour lequel un temps de préparation, d’écriture, de recul, de connaissance du texte n’a aucune valeur marchande. La culture, quand elle n’est pas de masse, est dans cette logique une moins-value! Et ici les intermittents n’y sont pour rien….

Sillons…
Brahim Bouchelaghem est un enfant de la télé, roubaisien et respectueux du père qui porte casquette. Il a les coutures de son âge et de son art. Celles qui conviennent à un guerrier. L’un des mots que je lui propose dans cet échange sous une frondaison d’Avignon.

 

 

 

Il ne supporte toujours pas à plus de quarante ans que certains s’amusent à redonner certaines pièces. Il refuse les « barquettes surgelées à réchauffer » qui sont le contraire de la création…

 

Je n’invente rien…

Donc, il dit n’inventer rien. Il ne travaille que sur le vécu. On aime cette idée qu’il soit déstabilisé quand une consoeur de la télévision anglaise lui demande: « Comment mangez-vous l’espace scénique? » Une façon de parler qui l’oblige à penser la question des traces « suées » que les corps laissent sur le sol et les tapis de danse.
Dans l’une des propositions de son dernier spectacle: la symbolique d’un effacement infini…
Mais si…  ces ardoises magiques qui faisaient la toute puissance de l’enfance. Quand il était encore possible de penser que tout pouvait se recommencer…

 

L’ardoise magique…

SILLONS de Brahim Bouchelaghem aux
HIVERNALES-CENTRE DE DEVELOPPEMENT CHOREGRAPHIQUE à 19H30 du 10 au 20 juillet.

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