Cynthia Fleury et Mona Chollet : du « Je » unique et du bien « chez-soi » #523.
Aider à penser une complexité, réfléchir aux ambivalences humaines, emprunter les chemins de traverse quand l’immédiateté fait slogan et que le binaire est autoroutier : Mona Chollet et Cynthia Fleury s’y essayent. Leurs essais sont décapants qui parlent d’individuation, de démocratie comme oeuvre, de la nécessité d’un lieu-source d’où partir, qu’on y lise ou qu’on y doive faire le ménage…
Mona Chollet est journaliste au Monde diplomatique.
Dans ses essais (notamment « La tyrannie de la réalité », « Rêves de droite », « Beauté fatale »), elle aligne et décompose les fausses valeurs (« réalisme », impostures politiques, industries de la mode, assignation des rôles) des sociétés contemporaines et l’idéologie qu’elles servent.
Dans « Chez soi, une odyssée de l’espace domestique », ses réflexions sur le temps, sur le travail et le revenu universel, sur la contrainte ménagère ouvrent des pistes étonnantes. Ainsi de Max Weber, le sociologue allemand qui a estimé que le protestantisme avait « fait sortir l’ascèse des couvents » et contribué à l’allumage du capitalisme; Ainsi de Scott Fitgerald qui disait à Zelda, sa femme : « Vous nettoyez, je crois, la glacière une fois par semaine ». Sous l’anecdote de la citation, une critique remarquablement argumentée.
Cyntia Fleury chronique à l’Humanité, travaille pour une cellule d’urgencemédico-psychologique du SAMU, enseigne à L’Université américaine de Paris. En septembre 2015, elle a inauguré la première chaire de philosophie à l’Hôpital de L’Hôtel-Dieu à Paris. Elle incarne une pensée en acte. Elle a réfléchi au courage, à la place de l’individu, aux dysfonctionnements de la démocratie ou à la question centrale de l’aliénation dans les groupes humains. Aujourd’hui elle dit à rebours de la doxa libérale que nous ne sommes pas remplaçables et qu’il y a dans cette irremplaçabilité l’occasion de fortifier l’état de droit qui fait la démocratie et le sujet parmi les autres.
En 2001, Cynthia Fleury était l’invitée Des mots de minuit, à l’occasion de la parution aux éditions d’Ecarts de sa thèse de doctorat : « Méthaphysique de l’imagination ».
– Marc Perrone, l’un des meilleurs instrumentiste de l’accordéon diatonique. Beaucoup de jazz dans son registre mais il compose également pour le cinéma et a ntamment travaillé avec Bertrand Tavernier. Il interprète ici « La valse de Catherine ».
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