#550. Pascal Picq et Martín Caparrós: Apprendre du singe et de l’Argentine
Repasser par l’intelligence des singes, nos frères, nos cousins, et nos amis en prospective, pour réapprendre l’adaptation nécessaire au monde qui vient: c’est le conseil avisé du paléoanthropologue qui craint une démission de notre humanité face au totalitarisme du numérique. Caparrós fut gauchiste, version Monteneros en Argentine avant de s’assagir -façon de parler- dans le roman ou l’essai
Ses recherches concernent l’évolution du crâne des hominidés (les hommes, leurs ancêtres ainsi que les grands singes). Elles s’appuient sur une approche expérimentale qui s’inscrit dans le cadre de la morphologie évolutive. Cela conduit, entre autre, à reconstituer la signification fonctionnelle et adaptative du crâne des hominidés en rapport avec les facteurs de sélection naturelle et de sélection sexuelle.
Pascal Picq répète à l’envi que l’homme ne descend pas du singe et que les singes ont évolué en même temps que nous, pas plus, pas moins. Les chimpanzés et les bonobos, nos frères, sont plus proches de nous que les gorilles, nos cousins.
Et aujourd’hui, il insiste, dans ce nouvel essai, pour nous faire revisiter et réapprendre les comportements sociaux de ceux-ci pour mieux faire face à la crise civilisationnelle et numérique qui menace, afin que les femmes et hommes que nous sommes ne deviennent pas les godillots dociles de maîtres robots ou d’un dictature qui aurait pour nom l’intelligence arificielle.
C’est nous qui éliminons les grands singes et qui créons les robots.
Comment apprendre à vivre avec ces nouvelles intelligences artificielles pour assurer un futur meilleur à l’humanité ?
Ma réponse d’éthologue et de paléoanthropologue est qu’il nous faut d’abord comprendre les intelligences naturelles qui accompagnent notre évolution, à savoir celle des singes et des grands singes.
Sinon nous serons les esclaves des robots.
Ce livre plein d’humour nous apprend beaucoup sur nous-mêmes, sur les hommes (et femmes) politiques, sur les grands singes… et les robots.Pascal Picq. Odile Jacob, 2017.
Je crois que ma littérature est politique quand je m’y perds. Quand je cesse d’ignorer ce que je ferai pour comprendre que je ne sais pas ce que j’ai fait, ce que j’essaye, où je m’enlise. Quand j’accepte que le langage tout fait ne saurait pas servir à défaire quoi que ce soit.
La politique de la littérature, c’est la littérature. On peut faire de la littérature très réactionnaire à parler des délaissés du monde; on peut faire de la littérature très engagée et ne parler de rien.
Martín Caparrós. Le Monde, 19 avril 2014.
Traduit par Alexandra Carrasco
Comment documenter ce paradoxe sans tomber dans la vaine accumulation statistique? C’est la question qu’explore Martin Caparrós en partant à la rencontre de ceux qui ont faim, mais aussi de ceux qui s’enrichissent et gaspillent à force d’être repus. Leurs histoires sont là, rendues avec empathie et perspicacité par l’auteur. Fouillant sans relâche les mécanismes qui privent les uns de ce processus essentiel, manger, alors que les autres meurent d’ingurgiter à l’excès, le texte livre une réflexion éclairante sur la faim dans le monde et ses enjeux, du Niger au Bangladesh, du Soudan à Madagascar, des États-Unis à l’Argentine, de l’Inde à l’Espagne.
Un état des lieux implacable et nécessaire. » © Buchet.Chastel
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