Michaël Foessel, le philosophe et Eric Chauvier, l’anthropologue. #508
Michaël Fœssel succède à Alain Finkielkraut à la chaire de philosophie de l’Ecole Polytechnique.
Eric Chauvier est anthropologue et s’inquiéte des mots ou des expressions « désaffectés » que nous utilisons couramment. « Désaffectés » parce qu’ils ne recouvrent pas la réalité qu’ils voudraient faire partager.
Éric Chauvier poursuit sa recherche anthropologique sur le quotidien. Michaël Fœssel a succédé à Alain Finkielkraut à la chaire de philosophie de l’Ecole Polytechnique.
Éric Chauvier poursuit sa recherche anthropologique sur le quotidien dans un essai, qui vaut acte de résistance à l’air du temps, Les mots sans les choses, qui dénonce la vacuité d’un parler contemporain et d’un système de représentations très utile au politique dans lequel un « punk à chien », un « migrant haïtien » ou un « rom » peuvent être « toisés de la même façon » alors que derrière chacun de ces concepts, existent une singularité et le bricolage existentiel et verbal afférent.
Il dénonce la psychopathologie du langage ordinaire. Tout le monde aujourd’hui dit « parano » ou « schizo » mais « par suite d’un usage inapproprié des concepts, parler clairement est devenu impossible au quotidien ». Il fustige aussi dans nos sociétés une abondance verbale et conceptuelle qui lisse, recouvre et étouffe le réel.
– Qu’est ce qu’une élite ?
Michaël Fœssel.
– Ce qu’elle devrait être ? Dans un système démocratique, j’imagine qu’elle devrait travailler à sa propre disparition comme élite !
Michaël Fœssel est né en 1974, enfant de parents professeurs d’allemand, lycéen en ZEP puis à Henri IV à Paris, ancien élève de l’Ecole Normale Supérieure, il aime prendre ses distances d’avec la France en séjournant régulièrement à Berlin où il est allé une première fois un an avant que le mur tombe. Il est de son temps, même si on ne lui constate ni trace, ni usage du portable. Pour ce commentateur de Kant et de Paul Ricœur, lecteur de Heiddeger et membre de la revue de la deuxième gauche Esprit, la philosophie est autant une addiction qu’un outil critique des inconnues contemporaines. Pour lui «le capitalisme se présente comme infini et illimité. C’est tragicomique ! Je ne crois pas qu’un monde sans limites mérite qu’on y adhère ».
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