DMDM 335: « La comédie Française et L’ENS, des structures sadiques! » J. Balibar

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Quand la comédienne donne dans l’éclectisme; quand le metteur en scène allemand cherche toujours le pas de côté pour mieux signifier le réel; Quand Paris a toujours fait rêver l’élève du Conservatoire de Vienne; quand le botaniste vante l’intelligence de la betterave, seule capable de produire du rouge; quand le poète chilien réussit toujours à sublimer le moche; et… John et Jehn, duo rock

Des mots de minuit : émission N° 335 du 18 février 2009.
Réalisation : Guy Saguez
Rédaction en chef : Rémy Roche
Production : Thérèse Lombard et Philippe Lefait
©desmotsdeminuit.fr/France2
 
 
CONVERSATION:

 

Peut-être que dans la vie amoureuse, on est parfois dépossédé de soi-même, soit qu’on se déposséde soi-même, soit qu’on a l’impression qu’on vous place dans un rôle qui n’est qu’une projection sur vous…
Mon rapport au public? J’ai une sorte d’idéal, probablement naïf, un peu germanique d’ailleurs, qui est de penser que l’acteur est toujours le même quelle que soit la proposition: théâtre classique, cabaret, cinéma, performance. J’essaye d’apporter l’idée que les gens peuvent être libres de lire le désir profond de l’acteur dans cet éclectisme.

Jeanne Balibar. DMDM, 2009.

Jeanne Balibar

La comédienne (elle est passée par l’École normale Supérieure et la Comédie Française) est l’une des interprètes du film « Le bal des actrices » de Maïwenn et du spectacle « La danseuse malade » du chorégraphe japonais Tatsumi Hijikata, dans une mise en scène Boris Charmatz. 
 

Quand vous êtes créateur ou artiste, vous êtes ailleurs et, en même temps, vous êtes au centre du réel. C’est toujours entre ces deux pôles que ça se pose, quand vous dansez, quand vous jouez une pièce contemporaine, quand vous chantez! Vous êtes toujours sur le fil. Et même quand c’est raté, parce que vous le faites et que ça existe, ça a de la valeur!
À l’origine, j’ai appelé ma compagnie « Betterave rouge » parce que, comme jeunes comédiens, il ne nous était pas donné de travailler dans les grandes institutions… D’où l’idée de ce collectif pour proposer quelque chose de radicalement différent et de développer de nouvelles formes, notamment, dans la rue…

Hans Peter Cloos. DMDM, 2009.

 

Hans Peter Cloos

Le metteur en scène allemand sur son travail à l’occasion de sa mise en scène de la pièce « Saleté » de Robert Schneider, au Théâtre des Mathurins à Paris. Il parle également des traductions des œuvres théâtrales allemandes. 
 

C’était comme un rêve! Ce n’est pas forcément le mot mais j’avais dans la tête de venir à Paris depuis lontemps. Déjà quand j’étais au conservatoire à Vienne. Et je suis venu comme ça. Je trouve qu’il y a dans le français par exemple mais plus généralement dans une langue étrangère la possibilité d’une grande liberté, d’une grande libération pour un acteur ou un poéte!

Florian Carove. DMDM, 2009.

 

Florian Carove
Le comédien autrichien joue dans la pièce « Saleté » de Robert Schneider. 
 

On s’est séparé de la nature en l’épuisant ou en s’en servant comme dépotoir… La biodiversité, c’est reconnaître l’autre comme différent… Il existe dans la nature des mécanismes inhibiteurs de l’agressivité… Il n’y a pas que la loi de la jungle, les crocs ou les griffes; tout le discours de la compétition et du plus fort est absolument démagogique!

Jean-Marie Pelt. DMDM, 2009.

 

Jean-Marie Pelt 
Le biologiste et botaniste, mort en 2015, à l’occasion de la sortie de son livre « La raison du plus faible » chez Fayard
 

Le Chili est à la fois une île très longue mais c’est un immense port aussi et surtout là où je suis né, à Valparaiso. Ce mélange de choses a un grand charme. Et les ports, surtout celui-là sont des choses moches qui deviennent belles. C’est une transformation et, tous les ans, quand j’y retourne, je trouve d’abord les choses très laides avant d’être accueilli dans un monde plein de beauté. C’est un mystère connu par beaucoup de ceux qui y vont. Ce phénomène très étrange fait que le port est très présent dans ma poésie. J’ai toujours gardé ça en moi: le moche qui devient beau…

Luis Mizón. DMDM, 2009.

 

Luis Mizón 
Le poète chilien, venu à Paris en 1973 après le coup d’éat de Pinochet. Il y retourne régulièrement depuis 1977. Il est l’invité DMDM à propos de son dernier ouvrage « Poèmes d’eau et de lumière » chez Al Manar Editions. 

 

Illustration d’une femme péruvienne couverte par une mantille.

« L’objet qui le prolonge… » Un dessin trouvé dans les papiers d’un naturaliste français quia parcouru le Chili et l’Argentine. On y voit un européen et une péruvienne couverture d’une mantille pour aller assister à la messe. Luis Mizón y voit une forme de métissage.

 
 
MUSIQUE:
John et Jehn…

 

 

John & Jehn interprète « 20 L 07 » et « Fear, Fear, Fear ».
 DMDM, L’Émission… 

 

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