Bernard Maris (1946-2015) (« J’ÉTAIS CHARLIE ») avec la romancière Minh Tran Huy. #507

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Minh Tran Huy se rapproche de l’origine avec « Voyageur malgré lui », une quête du père et un contournement de son silence. Bernard Maris persiste et signe. « Houellebecq économiste » est un exercice d’admiration pour celui qu’il présente comme le grand visionnaire du monde contemporain. Au passage, la profession d’économiste qu’il exerce aussi subit le crible de sa mitraille.

Une romancière et un essayiste essayent de se mettre au net. La première avec un passé familial et vietnamien, le second avec une profession qu’il exerce notamment à la Banque de France où son expertise lui évite de n’être qu’un faire valoir et qu’il compare à une « secte » respectée parce qu’incompréhensible.
Après La princesse et le pêcheur et la double vie d’Anna Song, Minh Tran Huy livre ici son roman familial. Line, son personnage central -elle est chasseuse de sons- est d’abord fascinée par Albert Dadas, le cas princeps du « tourisme pathologique » (départs impromptus, soif pulsionnelle d’ailleurs, bougeotte irrémédiable) avant de questionner le destin des candidats à l’éxil comme Samia Yusuf Omar, championne olympique disparue au large des côtes européennes. Mais l’essentiel de sa quête est dans le récit éclaté et à deux voix de l’histoire familiale -tragique et abîmée- qu’elle finit par obtenir de son père, résolument silencieux jusqu’à ce que la mémoire commence à le quitter. Dans cette subtile construction littéraire en entonnoir, c’est la déchirure un pays qui apparaît sous la plume d’une romancière née en 1979 en région parisienne: le Vietnam.

 

 

 

Faire de Houellebecq le Balzac des temps actuels, c’est l’ambition de l’essai du journaliste Bernard Maris qui n’a de cesse dans les medias où il chronique de flinguer l’idéologie du marché et ses thuriféraires, chantres du libéralisme et de l’économisme, cette vague science bipolaire. Elle n’est vraie que dans l’attente de la prochaine crise que personne n’avait vu venir. Les économistes, comme les loups, font meutes contre l’homme et contre l’amour, seule issue possible, selon l’essayiste, à la désespérance actuelle. Lire Maris adorant Houellebecq « qui lui parle », revisitant, même brièvement, Schumpeter, Keynes, Marx ou Fourier à l’aune de l’auteur de l’Extension du domaine de la lutte, « ça le fait » et c’est tant mieux…

 Musique dans dmdm avec Christian Garcia Reidt, homme orchestre… Il est comédien, metteur en scène et désormais aussi auteur-compositeur-interprète.

« J’ai toujours aimé la chanson alors j’ai fait du théâtre. J’ai beaucoup aimé le théâtre alors je me suis mis à la chanson. Nous ne sommes pas à un paradoxe près! » Mais à un premier album dont ce titre, en live pour Des Mots de Minuit: « Le cœur entre deux filles »

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