Un climat morose et quelques pionniers qui essayent de changer la planète: bienvenue en juin.
Ce déluge ininterrompu, ça commence à devenir lassant…
… et je ne suis pas comme la grand-mère du héros de la Recherche qui se précipite dès qu’il pleut « dans le jardin vide et fouetté par l’averse, relevant ses mèches désordonnées et grises pour que son front s’imbibât mieux de la salubrité du vent et de la pluie« . Comme j’habite au dernier étage d’un petit immeuble parisien, je suis réveillée au milieu de la nuit par l’impression légèrement oppressante qu’une cavalerie en furie se livre un combat sans merci sur le toit – mais non, c’est simplement la recrudescence de la pluie. Et le matin, même mur de grisaille humide et morbide quand on apprend ce que tout le monde redoute, la mort d’une personne âgée noyée dans sa maison. En relisant ce paragraphe, je réalise qu’il contient plein de » i » que les linguistes considèrent souvent comme une voyelle qui évoque tout ce qui est gentil et petit, ce que je trouve bizarre puisque ce déluge m’évoque Mélancholia de Lars van Trier ou l’arche de Noé, plutôt que le village de Oui-Oui.
En plus, pour rester dans le thème du climat, j’ai regardé en replay le Cash investigation consacré au réchauffement climatique, sur le « grand bluff des multinationales« . À la différence de Proust qui adorait les automobiles et les automobilistes, le coquin, je n’ai jamais beaucoup aimé les voitures – d’ailleurs, mon permis de conduire a été un calvaire – mais je suis plus que jamais décidée à me reconvertir en jour en militante écolo. Raz-le-bol de Total, Engie ou Lafarge qui licencient à tire-larigot, en arguant des contraintes écologiques imposées par l’Europe, alors qu’ils empochent précisément des millions, tout en nous polluant les poumons. Et quand on entend le patron de Total reconnaître que le réchauffement climatique pourrait approcher les 3,5° C, au lieu des 2°C , tout en voyant le déluge derrière nos fenêtres, on a assez envie de croire à ce scénario catastrophe du dérèglement climatique.
Bref, vive les chercheurs qui constituent le dernier ou plutôt le premier bastion d’irréductibles résistants aux multinationales, pour essayer de changer le monde en mieux. Une de mes amies doctorantes va d’ailleurs soutenir une thèse sur la littérature et l’écologie que tout le monde devrait lire pour comprendre que la littérature, ça concerne très directement l’avenir de la planète – comme les thèses, d’ailleurs.
Et au fait, à quand un numéro de Cash investigation consacré à l’Université et à la Recherche? Évidemment, il pourrait y avoir quelques dossiers plus ou moins scandaleux (du type « Sexe et plagiat à la Sorbonne, désillusions et frustrations partout ailleurs« ), mais dans l’ensemble, ça serait surtout pas mal de montrer les conditions de vie des chercheurs, la difficulté des recrutements, quelques abus et beaucoup d’espoirs. Bref, un grand reportage sur l’avenir de l’Université, ça pourrait être utile.
A suivre.
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