William Klein « Personne ne voulait s’asseoir à côté de Malcolm X… » #358

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Quand l’artiste pluriel conjugue la boxe et le radicalisme politique; quand le transsexuel éclate d’évidence et d’apparente tranquillité; quand le philosophe cherche à remettre en perspective et utilise un correcteur fluide en guise de matérialité; quand l’humoriste a plus d’un tour dans son sac; quand la musique s’origine au Cap-Vert…

Des mots de minuit: émission n°358 du 21 octobre 2009.

 

« Genre » est le mot qui convient bien à cette émission… 

CONVERSATION:

Dans l’avion, personne ne voulait s’asseoir à côté de Malcolm X… J’ai demandé si la place était libre et pendant deux heures et demi, nous avons parlé. Il était très curieux de moi et moi de lui. Il était sidéré qu’un cinéaste juif new-yorkais aille à Miami pour filmer Mohammed Ali.

William Klein. Des mots de minuit, 2009.

William Klein
Le photographe, peintre, cinéaste et graphiste évoque son parcours professionnel et ses idées politiques et artistiques. Puis il revient sur son dernier ouvrage « Roma + Klein », réédité aux éditions du Chêne.
 
« L’objet » qu’il aurait pu apporter: Nanou, son chat, mais la peur de le voir se perdre dans les câblages du studio l’en a dissuadé.
 

 

On a cette idée des transsexuels qui sont des marginaux. Ce n’est pas parce qu’ils sont représentés comme des exclus mais parce qu’ils sont représentés comme des malades, des schizophrènes, des gens qui seraient nés mauvais, de manière interne. Dans les films, ce sont des prostitués, des malheureux qui connaissent une fin malheureuse. C’est difficile d’être transsexuel quand c’est la seule représentation qui nous est donnée de nous-mêmes. C’est la raison pour laquelle je voulais que ce spectacle brise cette forteresse.

Scott Turner Schofield. Des mots de minuit, 2009.

 

Scott Turner Schofield
L’artiste revient sur son spectacle « Becoming a man in 127 easy steps », dans lequel il évoque la transsexualité et le parcours qu’il a suivi pour devenir un homme. Il revient sur le manque de considération de la société vis à vis des transsexuels, puis sur son activisme à travers le théâtre. Il interprète sur le plateau en direct un extrait de son spectacle. 

 

Le petit prince

« L’objet qui vous prolonge… »  Il y est écrit: « On ne voit bien qu’avec son coeur… »

Vous réussissez à nous convaincre qu’être transsexuel, ce n’est pas une maladie… Cela étant, je crois quand-même que la transexualité ne pourra jamais être banale parce que je ne crois pas que cela heurte seulement le préjugé, mais, peut être aussi la différence des sexes qui est la première de toutes les différences. Il n’y a pas l’homme au début! Il y a l’homme et la femme. Hannah Arendt dit que c’est ça le commencement de la pluralité, homme et femme, tout de suite. Qu’il y ait des exceptions, nous devons le penser, nous devons le comprendre mais en déduire que tout ça c’est une affaire de choix, de volonté, de genre, que tout le monde peut être tout le monde. Je n’irais pas jusque là…
Je vous trouve incroyablement sympathique et c’est très agréable de vous écouter et un spectacle de ce type, oui, a une très grande importance parce qu’il ne faut pas que ce malaise qu’on puisse éprouver débouche sur une réaction de peur ou de rejet.

Alain Finkielkraut. Des mots de minuit, 2009.

 

Alain Finkielkraut
Le philosophe, à propos de son dernier livre « Un coeur intelligent » dont le sujet premier est son rapport à la littérature. Il revient sur les controverses qu’il suscite et pose le problème du traitement de l’actualité par les médias, évoquant notamment le cas Polanski, poursuivi aux États-unis pour le viol d’une mineure commis en 1977.  

 

Blanco
« L’objet qui vous prolonge… » Un flacon de « correcteur fluide ». « Dans les moments merveilleux où j’ai fini d’écrire, je corrige mes épreuves et je mets du Typex. Je rends ainsi un hommage à la matérialité de l’écriture, au stylo et au papier alors que nous basculons dans l’immatériel… »

Je ne sais pas si vous êtes bien dans votre peau mais vous faites tout pour l’être et l’illusion du spectacle fait qu’on vous sent bien dans votre peau et c’est bien agréable… C’est finalement l’amour des femmes qui vous a fait devenir un homme et c’est contre le mépris. Vous communiquez votre bien-être dans cette très belle histoire. C’est comme ça, à travers le spectacle qu’on lutte contre le mépris!

Patrick Timsit. Des mots de minuit, 2009.

 

Patrick Timsit

Le comédien et humoriste revient sur son  spectacle « One man stand up show », sur son enfance et ses premiers pas sur scène. Puis il aborde son métier d’humoriste, le « politiquement correct » et les dérives possibles du métier d’amuseur. 

 

Tour de magie

Quand l’humoriste apporte un objet de prestidigitation… 

LIVE: 
– Sara Tavares interprète « Voz Ti Vento »… 

 

 

Des mots de minuit #358

Réalisation: Guy Saguez
Rédaction en chef : Rémy Roche
Production: Thérèse Lombard et Philippe Lefait
© desmotsdeminuit.fr/France2

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DMDM, L’Émission… 

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