Mathieu Riboulet (1960-2018): « Par un de ces jours … de froid dallage » #317
Quand un romancier américain de grand calibre désespère de la petitesse de son président; quand un auteur français s’inspire des points de bascule douloureux de l’existence; quand l’humour est un art martial de la défense et du contrôle; quand le handicap fait doublement irruption dans une vie de couple et de famille et qu’il fait écrire pour l’entendre; quand ça musique, c’est DMDM!
Des mots de minuit : émission N°317 du 24 septembre 2008.
Réalisation: Guy Saguez
Rédaction en chef : Rémy Roche
Production: Thérèse Lombard et Philippe Lefait
©desmotsdeminuit.fr/France2
CONVERSATION:
Bush est un imbécile! C’est pour cela que je suis dur avec lui parce qu’il a pratiquement détruit le pays à partir des années 2000… Si on élit un petit bonhomme comme président , il va emmener le pays au désastre et c’est exactement ce qui s’est passé. Je suis désolé pour les États-Unis parce que j’aime beaucoup mon pays… Dans un roman politique, et celui-ci l’est probablement, il s’agit de montrer la relation entre la vie publique et la vie privée et de dire que toutes les manifestations privées sont déterminées, encadrées par les manifestations publiques.
Richard Ford. DMDM, 2008.
Il est particulièrement intéressant de creuser la dimension malheureuse de la vie parce que c’est une espèce de source complètement inépuisable pour s’approcher au plus près des mécanismes qui font que l’on parvient ou pas à mener son existence.
Mathieu Riboulet. DMDM, 2008.
Moi, je ne me rendais pas compte que j’étais beur. J’étais une fille… C’est quand je suis arrivée au lycée, que je me suis rendu compte qu’il y avait plus d’enfants de médecins que d’enfants d’ouvriers et qu’il m’a fallu exister. Ce complexe a fait que je me suis mise à lire, à aller au cinéma voir des films d’auteurs. Il y avait une envie d’en être, une envie de faire partie d’un monde qui n’était pas le mien … Et puis, le cynisme, ça aide à vivre tellement de choses.
Sophia Aram. DMDM, 2008.
Je prétends que les enfants handicapés ne voient de toute leur que des visages de gens tristes. Ils ouvrent les yeux, ils voient les parents qui se penchent et qui font « Ah! Oh, la la! ». À six mois, quand on leur donne à manger de la crème au chocolat et qu’ils mettent leur cuillère dans leurs oreilles ou dans leurs yeux, si c’est un gosse normal, tout le monde rit! Si c’est un gosse handicapé, c’est le contraire. On l’emmène pour le nettoyer. Et puis après, ça va continuer. Ils font des bêtises. Ils sont très forts en bêtises, en folies géniales. Et bien, personne ne rit quand ce sont des enfants handicapés… Je prétends qu’il faut laisser le luxe de nous faire rire à ces enfants-là. Je l’ai fait pour les miens.
Jean-Louis Fournier. DMDM, 2008.
MUSIQUE:
Le groupe (le duo fraternel et Ben à la basse et aux chœurs) chante « My house is nowhere without you » et « Try to think about me ».
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