Claude Régy (1923-2019) pour la scène et Valentina Supino-Viterbo pour l’inconscient. #10
Metteur en scène aux énergies secrètes, exigeant pour lui, pour ses comédiens et pour un public qu’il voudrait immobile et sans toux pour ne pas le laisser assister, « comme un dormeur à des spectacles anodins qui ne dérangent personne ». Face à Claude Régy, une psychiatre et psychanalyste s’esssaye à une voie différente dans la priorité freudienne : le « meurtre » des enfants avant celui du père.
DES MOTS DE MINUIT #9, 17 NOVEMBRE 1999.
Réalisation : Pierre Desfons
Proucteurs : Thérèse Lombard et Philippe Lefait
Rédaction en chef : Rémy Roche
©desmotsdeminuit.fr/France2
Claude Régy qui demande toujours beaucoup à ses comédiens,joue lui aussi avec l’inconscient du spectateur, à la recherche des émotions cachées qu’il essaye d’y susciter. Ses mises en scène (cette fois « Quelqu’un va venir » de Bob Fosse) sont bâties sur la lenteur et une décomposition du langage qui contribuent au surgissement d’un univers singulier. Son théâtre refuse les idées de mode, de contemporanéité ou de specatculaire dans une société qui l’inquiète.
Consentir à son théâtre est de fait s’autoriser la découverte d’espaces intranquilles mais paradoxalement enrichissants.
Valentina Supino-Viterbo (« L’enfant mal aimé », Fayard) explique qu’il n’existe pas de parents parfaits mais que certains parents rendent leurs enfants, considérés jusqu’au XXème siècle comme leur « propriété », heureux. De fait elle questionne l’interprétation freudienne du mythe d’Oedipe dans lequel le fils tue le père qui n’a pas pu éliminer son rejeton avant lui. Car Laïos a raté l’infanticide. Dans ce retournement, elle insiste sur les choix narcissiques parfois privilégiés par les parents au détriment de leur progéniture, de leur autonomie ou de leur bien-être. Il y dans ce quant-à-soi une autre forme de meurtre symbolique. Etre soi comme être un bon parent peuvent s’apprendre.
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Les critiques,
Jacques-Pierre Amette pour le livre de Catherine Cusset « Le problème avec Jane ».
Et Jean-Louis Pradel annonce « L’Evénement » qui reprend le titre de « L’Evénement du Jeudi » et qui se veut un journal 100% « culturel ». Il évoque également une rétrospective Erro.
Musique :
Le groupe Dionysos chante « 45 tours »
Et Boubacar Traore chante « Les enfants de Pierrette ».
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