🎭 Le journal 2019 d’Olivier Py, « l’architecte » du Festival d’Avignon sur « Des mots de minuit »
Olivier Py a écrit ici son journal du Festival 2019.
« Faire acte de conscience politique… Le capitalisme n’en finit pas… Quelle aventure humaine dans ce grand supermarché technologique… Espérer le retour des mythes fondateurs… Le théâtre est action… Notre impatience d’une société plus juste » Py, démiurge et “architecte” singulier, éditorialisait ainsi le temps théâtral d’Avignon 2019 et il offrait donc à « Des mots de minuit » une quotidienne. Une forme de carte blanche: quelques pensées, un ressenti, un œil sur une mécanique puissante, estivale et rare qui peut électriser la création, un public et une profession toujours intermittente…
» Se jeter dans les mots et le théâtre ou s’engager dans des combats politiques ? Tamara Al Saadi choisit les deux. Auteure, comédienne et metteuse en scène franco-irakienne, elle articule son travail entre la recherche en sciences sociales et la création théâtrale… Elle cofonde également MYST, un collectif interdisciplinaire dont les recherches portent sur les frontières dans les conflits contemporains, et est membre de l’ensemble artistique de la Comédie de Saint-Etienne… »
© Thomas Ledoux
« … Blandine Savetier… metteuse en scène concentre sa lecture du poème antique sur le voyage, qu’elle considère comme un « désir toujours renouvelé d’aventures qui transforment les êtres ». Ce processus de métamorphose est au cœur du feuilleton de la 73e édition du Festival qui est donné au jardin Ceccano.
Odyssée de Homère, traduction Philippe Jaccottet, est publié aux éditions La Découverte«
© Festival Avignon
« Après Le Roi Lear en 2015 et Hamlet en 2016, Olivier Py retrouve William Shakespeare pour l’une de ses pièces les plus sombres. Macbeth est hantée par le désir du pouvoir, marquée du sceau de la destruction des valeurs humanistes et progresse jusqu’aux crimes les plus atroces. Adaptée par le metteur en scène dans
un souci de métrique comme un livret d’opéra, la pièce avance sans relâche, jouée par huit détenus du Centre pénitentiaire Avignon-Le Pontet qui éprouvent leur corps à la parole. »
© Festival Avignon
» Le diable est d’ailleurs ici purement humain. » À travers les mythes fondateurs et les traditions élémentaires de l’humanité, Outwitting the Devil, fresque socio-environnementale, questionne et percute les récits collectifs et les fragments d’histoires perdus…
Né à Londres en 1974 dans une famille bangladaise, Akram Khan est formé depuis l’âge de 7 ans au kathak, danse traditionnelle indienne. À 13 ans il joue dans le Mahâbhârata de Peter Brook. Danseur et chorégraphe, il fonde sa compagnie avec Farooq Chaudhry en 2000, un espace de créations originales mêlant tradition et gestuelle contemporaine. »
© Festival Avignon
« Né en Russie à Rostov-sur-le-Don en 1969, Kirill Serebrennikov se tourne vers le théâtre après la fin de ses études scientifiques en 1992. Il met en scène Maxime Gorki, William Shakespeare, Bertolt Brecht ou Mark Ravenhill dans des théâtres moscovites et signe des opéras au Bolshoï et en Europe. Primé pour ses créations télévisées, il réalise aussi des longs-métrages (Le Disciple, Leto…). Il dirige le Gogol Center à Moscou depuis 2012. Résistant, son théâtre est audacieux, impertinent et d’une grande liberté. Outside est sa troisième création au Festival d’Avignon après Les Idiots et Les Âmes mortes. Depuis août 2017, Kirill Serebrennikov fait l’objet d’un procès kafkaïen. »
© Festival Avignon
« Vraiment heureux, Ulysse, d’avoir retrouvé Ithaque ? Blandine Savetier sait que le destin du héros grec, vainqueur de la guerre de Troie, n’est pas de vivre « le reste de son âge » sur son île. Bien au contraire, les Dieux qui, de naufrages en naufrages, ont agité son odyssée méditerranéenne, lui prédisent encore bien des rivages à découvrir. C’est sans doute pour cela que la metteuse en scène concentre sa lecture du poème antique sur le voyage, qu’elle considère comme un « désir toujours renouvelé d’aventures qui transforment les êtres ». Ce processus de métamorphose est au coeur du feuilleton de la 73e édition qui en treize épisodes d’une cinquantaine de minutes propose aux spectateurs, à la manière d’une série, l’épopée emplie de suspense d’un héros aussi populaire que mythologique. »
© Festival Avignon.
« Ivoirien, Yacouba Konaté fuit son pays, connaît la cruauté, les camps, l’esclavagisme… Après des années d’exil, il arrive en France et pourra dire que c’est dans le chant qu’il a puisé la force de toujours se relever et continuer. Ici, il accompagne musicalement le film Choucha (dont il est l’un des protagonistes)de Djibril Dialo et Sophie Bachelier et est accueilli par l’Atelier des artistes en exil (structure unique en France qui soutient les artistes exilés et leur offre un lieu de création). Cet espace « refuge » lui donnera l’occasion d’écrire et chanter son parcours et de se produire en concert. En 2017, il fonde le groupe Waryavec entre autres Wally Saho. »
© Festival Avignon.
« Ce Phèdre ! » de Racine pourrait avoir en sous-titre : conférence espiègle et insolite. La salle de spectacle devient salle de cours, et nous, devant un Romain Daroles en jeune professeur exalté qui veut nous transmettre sa passion ardente pour Phèdre, nous rions. Seul sur scène, armé d’un livre, le comédien campe tous les personnages et fait revivre sous nos yeux la force des passions à l’oeuvre dans la pièce. Habité d’un enthousiasme communicatif pour la langue classique, il retrace d’une verve cocasse la descendance mythologique des personnages, démêle l’intrigue foisonnante, déchiffre la beauté merveilleuse des alexandrins… »
© Festival Avignon
« Dramaturge formée en philosophie, cinéaste et metteuse en scène, Christiane Jatahy grandit à Rio. A mi-chemin entre la scène et l’image, ses spectacles sont des dispositifs qui questionnent le rapport entre l’acteur et le public, la frontière entre la fiction et le documentaire. Elle crée Julia inspiré de August Strindberg en 2011, What if they went to Moscow?, une suite des Trois Soeurs de Tchekhov en 2014, La Forêt qui marche (basé sur Macbeth de Shakespeare) en 2015 et La Règle du jeu de Jean Renoir à la Comédie-Française en 2017. Le diptyque Notre Odyssée commence en 2018 avec la création d’Ithaque. Le Présent qui déborde – Notre Odyssée II est sa première création au Festival d’Avignon. »
© Festival Avignon.
Depuis plusieurs années, le directeur du Festival travaille avec les détenus du centre pénitentiaire du Pontet-Avignon. Cette année Macbeth… Avec notamment les participants de l’atelier théâtre du Centre pénitentiaire Avignon-Le Pontet : Christian, Mohamed, Mourad, Olivier, Philippe, Redwane, Samir, Youssef
« Adaptée par le metteur en scène dans un souci de métrique comme un livret d’opéra, la pièce avance sans relâche, jouée par huit détenus du Centre pénitentiaire Avignon-Le Pontet qui éprouvent leur corps à la parole. Olivier Py révèle d’une lumière noire la langue hautement poétique de Shakespeare. En jouissant d’exercer sans partage leur pouvoir, Macbeth et Lady Macbeth entrent dans un processus sans retour. Par sa folie que rien ne diminue, le tyran interroge le monde et en devient poète. Un poète amoureux du mal. Une oeuvre essentielle, violente, sauvage, qui interroge la notion de destin, l’assouvissement des désirs, l’écrasement de toute résistance.«
© Festival Avignon. Mai 2019.
« « Gardez-vous de parler des affaires d’État ! »
Sur scène, une immense structure ronde et métallique symbolisant une maison de thé pékinoise, dévoile un microcosme où divers milieux sociaux s’agitent et se mêlent. Trois époques et trois générations dialoguent et s’évertuent à résister aux assauts du temps, révélant les bouleversements de la société chinoise et l’immuabilité de la condition humaine. La roue tourne au gré des revers et des fortunes et nous sommes face au sillage de destinées humaines. Le temps passe, le pouvoir change de mains, seule la maison de thé perdure…
Meng Jinghui est directeur du Théâtre du Nid d’abeille à Pékin et s’occupe de la direction artistique de plusieurs festivals en Chine. Il est aussi réalisateur. Pionnier d’un théâtre d’avant-garde engagé, créatif, imprégné d’humour et d’ironie«
© Festival Avignon
SOS Méditerranée à Avignon. Avec une expo photo collective : « SAUVER, PROTEGER, TEMOIGNER, l’engagement citoyen de SOS MEDITERRANEE »
Cette exposition, conçue par SOS MEDITERRANEE, porte un regard humain sur le drame qui se joue en Méditerranée centrale, à travers l’oeil de photographes embarqués et par les témoignages de marins-sauveteurs et de rescapés recueillis à bord. Elle invite à prendre conscience de la nécessité vitale de mettre en place un dispositif de sauvetage et de débarquement adéquat. (Patrick Bar, Narciso Contreras, Susanne Friedel, Anthony Jean, Hara Kaminara, Karpov Karpov, Yann Levy, Kevin McElvaney, Sinawi Medine, Fabian Mondl, Isabelle Serro, Laurin Schmid, Maud Veith.)
« Écrit et mis en scène par Alexandra Badea, « Quais de Seine » est une immersion dans et par trois générations aux vies brisées sous le poids des non-dits. Une femme part à la recherche des traces de son héritage familial inconnu. Des morceaux d’histoires surgissent… Le père absent et déraciné, les grands-parents en lutte pour leurs choix, leurs idées et leur union mixte… Le politique mêlé à l’humain. Sur scène, l’espace et le temps s’unissent : passé et présent se font face, se jaugent et dialoguent avec des témoignages, des rêves et des fragments d’utopie. Plongée dans les eaux troubles du massacre des Algériens du 17 octobre 1961 à Paris, la pièce interroge l’histoire personnelle et la mémoire collective. »
© Festival Avignon
Ps d’Olivier Py : « mess de Pascal Rambert :
« Moi qui adore les chats, je suis obligé de confiner Pamplemousse pendant le spectacle, sinon, il vient tout le temps maintenant 😹😹 » »
Avec photo jointe …
« Parce qu’elle a refusé d’obéir à son père, une jeune fille amoureuse est enfermée dans une tour. À sa sortie, elle découvre un monde ravagé par les conflits et la misère. Pour retrouver son prince, notre héroïne laisse place à l’écoute de ses désirs et affronte un général qui ne sait que semer le chaos. Quatrième spectacle d’Olivier Py inspiré des frères Grimm, L’Amour vainqueur est une opérette »
© Festival Avignon
Voici comment il concluait l’an dernier son « journal » du festival :
Olivier Py, la quotidienne… Dans le temps (2018, 2017, 2016, 2015…)
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