La Corse de Paul Silvani et la musicologie de Charles Duvelle #40

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Quand le journaliste corse se fait l’historien d’une île qu’il se doit de connaître par coeur mais avec distance; quand le musicologue emporte sur les terrains les plus variés ses oreilles et sa curiosité acceptant tout ce bruit qui arrive et qui finit par nourrir une « science » des sons; quand le combat pour l’abolition de la peine de mort est pérenne; quand lire est une fête; quand Sapho poétise, c’est Des mots de minuit

Des mots de minuit: émission n°40 du 11 octobre 2000.

Réalisation : Pierre Desfons
Rédaction en chef : Rémy Roche
Production : Thérèse Lombard et Philippe Lefait
©desmotsdeminuit.fr/France2
 

MANIÈRES DE VOIR:

Et ces bâtisses en ruines (sauf à Vizzavona et Ajaccio) portant le nom à peine lisible de «Buffet», où se rassemblèrent tant de gens depuis l’ouverture du réseau au trafic, à partir de 1886-87, jusqu’à la substitution complète des trains à vapeur par les autorails en 1947. L’arrêt au buffet, dont la Compagnie des chemins de fer départementaux (CFD) confiait la gestion contre redevance annuelle à des particuliers, était plus qu’une habitude, un véritable rite. Ces établissements, souvent rustiques, avaient été créés dans les stations au temps où les passagers s’y rendaient à pied, souvent après de longues marches.

Paul Silvani. « Train de Corse train rebelle », éd. Albiana, 2005.

Paul Silvani

Correspondant du journal « Le monde » en Corse, historien, Paul Silvani (mort à 84 ans en 2013) est notamment l’auteur des livres « L’île d’à côté », « Bandits Corses de légende », « Enquête sur l’or bleu de la Corse « 

Charles Duvelle

Le musicologue est parti à la découverte de la musique africaine dans les années 60. Les enregistrements qu’il y a effectués font l’objet d’une publication. Il commente ses images, les films de Jean Rouch, évoque David Fanshawe (« African Sanctus revisited »).

Précisément, Duvelle se défend d’être ethnomusicologue. Pianiste élevé au Cambodge, il aime à rappeler comment, à l’exemple de la tarte Tatin, les campagnes OCORA (Office de Coopération Radiophonique) furent inventées inopinément, à la faveur d’une coupe budgétaire dans les années 1960 à la Société de Radiodiffusion de la France d’Outre-mer (SORAFOM). L’homme se découvrira une vocation pour les terrains sub-sahariens, puis pour bien d’autres pays du monde.
Toute une profession, alors en friche, à imaginer. Sa méthode était imparable. « Ni repérages, ni essais. J’arrive sur les lieux, je tente de me faire oublier. […] C’est au retour que je fais le tri, lors du montage. » Songhaï. Haoussas. Zarma. Touarègues. Maures hypnotiques… Prises profuses qui couronnaient ses intuitions aiguës. Des choix parfois guidés par la seule centration, et qu’il ambitionnait simplement de partager dans leur contexte et leur durée originale.

Pierre D’Hérouville. akhaba.home, 2014

ÉTEIGNEZ VOS PORTABLES:

Henri Leclerc

Le président honoraire de la Ligue des droits de l’homme, à propos des les initiatives prises contre la peine de mort aux Etats Unis dans le cadre du mouvement « Ensemble contre la peine de mort »

Michel Marian

Michel Marian est à l’époque le secrétaire général du Centre national du livre, à propos de la 12ème édition de « Lire en fête » qui se déroule en octobre. 
 

LIVE:

Bonga interprète « Kisanusangu » et « Mulemba xangola ».

Bonga aime les familles nombreuses, « car je suis un homme africain. Je n’ai que six enfants, nous étions neuf à la maison, c’était la fête tout le temps ». Il adore cuisiner le moemba – farine de manioc, mélangée au bongo et à l’huile de palme. Dans Hora Kota, « l’heure des sages », son trentième album, qui sort le 13 février, il décrit une sorte d’internationale du haricot, le légume sec qui voyageait avec les marins lusitaniens, tout noir dans la feijoada brésilienne, tout blanc pour la catchupa cap-verdienne, le makunde de la farine angolaise, le haricot curé du Portugal…

Véronique Mortaigne. Le Monde, 10 février 2012.

Sapho dit deux poèmes, « Les appartements de la reine » (H. Michaux) et « Arrestation d’Antoine El Camborio sur le chemin de Séville » (Federico Garcia Lorca).

Des textes de son spectacle « Sapho lit Baudelaire, Rilke, Lorca et Monsieur Plume » (Maison de la Poésie à Paris).

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