Pierre Guyotat (1940-2020) et André Brink (1935-2015) 📚 Au cœur du langage combattant 🎼 avec Angelo Debarre trio et I Love UFO #238

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La langue et la littérature sont au cœur de cette émission avec les écrivains Pierre Guyotat à l’œuvre sulfureuse et André Brink, le résistant africain du sud. Malgré des mondes stylistique et politique distincts, l’empathie leur est une ambition commune comme la considération de l’Autre est le moteur de leur écriture.

Émission du 3 mai 2006.

  • Réalisateur: Jean François Verzele. 
  • Producteurs: ThérèseLombard, Philippe Lefait
  • Rédacteur en chef Rémy Roche
  • © desmotsdeminuit.fr/France2  

MANIÈRES DE VOIR :

Pierre Guyotat écrit une œuvre qui fait durablement polémique qu’elle évoque la sexualité ou qu’elle déstructure la langue et en invente de nouvelles formes. Certains de ses livres publiés notamment Chez Gallimard sont accompagnés de CD de leur lecture par l’auteur.
Lire du Pierre Guyotat est une expérience surprenante. 
« ... extrait au dégris d’la slipée d’Loftallah, l’Ayadi péroné en saillie diaprant la déclichett’!, ripe, tars’ jetant l’or!, sur ses talons enfoutraillés, chevill’ fléchées tibia de main d’onîr diplôm’.., louff’ du fool, l’hlffado!, s’encueille, vitulat sur zinc foetassé d’imbriaq’ sous hymen inséminant la plus value, la slipur’ au baquet travaillée par l’enzym’, s’la r’laç’ à son grand trochanter…«  (Prostitution, Folio, 2007) 

Mon livre « Coma » parle d’une crise que j’ai connue, une crise grave qui m’a conduit à deux jours de coma. Je pense que tous les artistes devraient connaître ce genre de crise… Peut-être que j’ai plus de temps que d’autres d’être en empathie avec tout. L’empathie c’est en quelques sorte mon but, mon penchant naturel depuis l’enfance.

Pierre Guyotat. Des mots de minuit, 2006.

Quand Pierre Guyotat expliquait dans Océaniques en 1989 sa manière de faire de la littérature…

L’écrivain André Brink qui a d’abord écrit en afrikaans avant de le faire également en anglais évoque ses deux derniers livres sortis en France, L’amour et l’oubli et L’Insecte missionnaire parus (Actes Sud). Toile de fond de ces deux textes, comme une balafre ineffaçable et douloureuse, l’histoire de son pays : L’Afrique du Sud et de son régime monstrueux, l’apartheid.
« Ils nous ont examiné avec soin- les yeux, les dents, les muscles, les jambes; ils nous ont soupesé les couilles… » « Ils faisaient partie des maîtres et ils seraient toujours ensemble; nous sommes d’un côté, eux de l’autre. Et ça ne changera jamais… »
Deux phrases dans l’oeuvre d’André Brink qui suffisent à poser les jalons du combat littéraire d’une grande oeuvre et un crime contre l’humanité…

Si mon écriture n’avait été poussée que par l’apartheid, on comprendrait que celle-ci s’arrête avec ce système. L’apartheid était le moteur, certes, mais un moteur qui nous orientait vers ce qui nous passionnait, ce qui était au coeur de notre écriture, c’est à dire l’injustice dont l’apartheid n’était qu’une des formes. 

André Brink. Des mots de minuit, 2006.

ACTUALITÉ CULTURELLE :

_ Jean-Louis Missika pour la sortie de son livre La fin de la télévision
Patrik Ourednik auteur de Instant propice, 1855.

MUSIQUE :

Angelo Debarre trio (avec Rodolphe Raffali et Antonio Licusati) dans un hommage à Django Reinhardt.

Le groupe I Love UFO interprète White flowers et Like in the movies.

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