Claude Chabrol (1930-2010) 🎥 Tout ce qui empêche d’être heureux m’intéresse! #361

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Quand le romancier s’attaque aux « guerres sales » en Tchétchénie; Quand le cinéaste se sent plus proche de Flaubert qui « n’a jamais attrapé la chtouille dans un bordel » que de Maupassant; quand le photographe passe en revue le spectre de ce qu’il a publié; quand l’auteur creuse la misère humaine et que le comédien calcule ses membres; quand la musique est électro, progressive et alternative

Des mots de minuit: émission n°361 du 11 novembre 2009.

 

Réalisation: Pierre Desfons
Rédaction en chef : Rémy Roche
Production: Thérèse Lombard et Philippe Lefait
© desmotsdeminuit.fr/France2

 
CONVERSATION:

 

Je ne nomme jamais Poutine dans mon livre… En ne le nommant jamais, j’ai peut-être le sentiment qu’il va apparaître plus effrayant au lecteur. Il est certain que Poutine passe un coup de fil à Bush après l’effondrement des tours. On peut aussi penser que pour lui c’est une merveilleuse aubaine parce que, cette fois, ce qu’on lui reproche en Occident, à savoir sa guerre impitoyable et injuste contre les Tchétchénes, devient tout à coup quelque chose de légitime, c’est à dire débarrasser la planète du terrorisme là où il prétend qu’il est et en particulier en Tchétchénie.

Thierry Hesse. Des mots de minuit, 2009.

Thierry Hesse
L’écrivain signe « Démon », un ouvrage qui, à travers plusieurs personnages et histoires, revient sur différents crimes de guerre et exactions commis en Russie au XXème siècle, notamment en Tchétchénie. Il évoque également le long travail documentaire qui a été nécessaire pour écrire ce texte, ainsi que sa vocation tardive de romancier. 

 

Photo d’une femme avant son exécution (Estonie. 1942)
« Comme objet »… « Une photo terrible prise lors de massacres commis par les nazis en 1942 en Estonie… On peut penser qu’elle a été prise par un camarade du tueur qui va abattre cette femme nue qu’il pousse devant lui… Si on est romancier on peut avoir envie de ne pas rester dans cette sidération qu’elle peut provoquer et en faire une pièce essentielle d’un roman… »
Claude Chabrol – né en 1930, mort en 2010 – évoque Fritz Lang, à l’occasion d’une conférence qu’il donne aux « Rencontres Cinématographiques de la Seine-Saint-Denis ». Il revient sur son cinéma, ses films, ses personnages et la façon dont il les imagine; évoque le film « L’enfer » qu’il a réalisé et dont la version originale et inachevée d’Henri-Georges Clouzot fait l’objet d’un documentaire de cinéma. Bonus: sa passion pour la cuisine et la gastronomie. 

 

Tout ce qui empêche d’être heureux m’intéresse. Je n’aime pas les tourmentés!

Claude Chabrol. Des mots de minuit, 2009.  

 

Claude Chabrol

Si j’ai deux endroits possibles pour tourner un film et que dans l’un, il y a un très bonne table et que dans l’autre il n’y a que des bouis-bouis, je vais tourner là où il y a la bonne table. Pour toute l’équipe que l’on fait travailler pendant deux ou trois mois, ce serait lamentable de leur faire bouffer de la saloperie!

Claude Chabrol. Des mots de minuit, 2009.

Le cinéaste n’a pas d’objet avec lui. Il dit qu’il n’en a pas de fétiches. « Les objets ne me sont qu’utiles! »

 

Je fais de la photographie sociale et des livres pour la jeunesse parce que toutes les images m’intéressent. Je ne suis pas qu’éditeur. J’ai aussi fait du cinéma avec William Klein ou de la publicité. Je n’ai jamais souffert de faire de la publicité. Ça a fait vivre les magazines que j’ai faits. J’ai commencé par faire des textes pour des labos avant de m’apercevoir que ça pouvait me rapporter de l’argent !

Robert Delpire. Des mots de minuit, 2009.

 

Robert Delpire
L’éditeur et photographe, à l’occasion notamment de l’exposition « Delpire & cie » qui se tient à la « Maison Européenne de la Photographie » à Paris. Il parle de son travail d’éditeur, notamment de livres pour enfants et de photographie sociale, revient sur sa carrière et ses débuts, son amitié avec Robert Capa et Henri Cartier Bresson, son travail dans la publicité, évoque sa collaboration avec les artistes qu’il publie et sa coopération avec sa femme photographe, Sarah Moon

 

Livres de Sarah Moon et Henri Cartier-Bresson
« L’objet qui vous prolonge »… Deux livres de poche de deux photographes, l’ami Cartier Bresson et Sarh Moon, sa femme. « Ce sont deux photographes, très importants, l’un et l’autre! »

Alors qu’il revenait pour l’incinération de sa grand-mère, cette fois, Simon revient pour l’enterrement de sa mère… Comme Chabrol, je suis un provincial. Que ce soit les problèmes à l’intérieur d’un couple ou tout ce qui est de l’ordre de la nature humaine, toutes ces questions me touchent.

Rémi de Vos. Des mots de minuit, 2009.

 

Micha Lescot et Rémi de Vos.
Rémi de Vos est l’auteur de la pièce de théâtre « Sextett » qui est une suite de « Jusqu’à ce que la mort nous sépare ». Il en décrit l’histoire et les personnages. –
Le comédien Micha Lescot évoque son interprétation. Il parle notamment de ce rôle, de sa manière de l’aborder, de le jouer et de son travail de comédien, évoque sa collaboration avec l’auteur et sa façon de travailler avec le metteur en scène. 

 

J’ai un grand corps avec de grands bras et de grandes jambes dont on me parle souvent! Moi, j’essaye de maîtriser ça le plus possible pour que ça paraisse pas trop maladroit mais j’essaye de la faire différemment en fonction de rôles que j’ai à jouer.

Micha Lescot. Des mots de minuit, 2009.

 

Boomerang pour chien

« L’objet qui le prolonge… »  Un boomerang pour chien (!) offert par un ami.
                                           Celui de Micha Lescot: l’un des chaussons de sa petite fille… 

 

Chaussette de sa fille

MUSIQUE:
– Le groupe de « musique électro progressive et alternative » Archive interprète The empty bottle et Bullets.

 

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