Élodie Bouchez et Claude Chabrol, 🎥 l’actrice et le réalisateur #66

Que l’on rêve la vie des anges ou que la bourgeoisie soit la cible coutumière d’une réalisation; que Marseille soit à l’origine d’un désir de cinéma ou qu’un magazine pointu s’échine à le décortiquer; qu’un chanteur catalan fils de réfugiés écrivent des mots durs ou qu’un batteur de jazz ait décidé d’être musicien à 10 ans, c’est « Des mots de minuit »: métis, radical, réjouissant …

• Des mots de minuit:
  
  Émission N°66 du 09 Mai 2001
  
  
  Avec
  L’actrice Élodie Bouchez
  Le réalisateur Claude Chabrol
  et
  L’actrice Ariane Ascaride
  Le critique Thierry Jousse
   
  Musique avec l’auteur et interprète Serge Utge Royo et le batteur Paco Séry
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• MANIÈRES DE VOIR :
• – Élodie Bouchez : la jeune actrice explique que son métier implique une reconnaissance vis-à-vis du public mais souligne le fait qu’il est important de ne pas trop regarder ce que l’on fait. Elle évoque ensuite quelques moments forts de sa carrière: son premier film avec Serge Gainsbourg; son prix d’interprétation féminine en 1999 pour La vie rêvée des anges d’Éric Zonca; les films La faute à Voltaire d’Abdel Kechiche et Too much flesh réalisé par Jean-Marc Barr et Pascal Arnold.
  

  C’est la première fois cette année qu’on me catégorise en tant qu’actrice, de films un peu pointus, underground, de premiers films ou de films d’autreur… Mais ça se fait de façon simple et spontanée. On attire les choses qui nous attirent… C’est beaucoup plus simple qu’on pourrait croire.

  Élodie Bouchez. Des mots de minuit, 2001.

  

  – Claude Chabrol (1930-2010) le réalisateur évoque certains thèmes récurrents de son oeuvre: la critique de la bourgeoisie et la quasi omniprésence de la province. Il s’attarde également sur les « nanars » qu’il a pu réaliser mais aussi sur sa période hitchcockienne. Le réalisateur explique le contexte de la Nouvelle vague et commente les extraits de certains de ses films: La cérémonie, Le boucher et Le beau Serge.

  L’histoire du sexe à l’écran, ça m’a longtemps tarabusté de savoir à quel moment ça devenait pornographique ou pas. C’est un vrai problème que j’ai transposé comme un bon soldat sur un champ de bataille et je me suis dit que ça devient pornographique à partir du moment où on tire à vraies balles. Pour moi, les films pornographiques sont un fascisme à l’état pur. C’est presque toujours une volonté d’avilissement répugnante.

  Claude Chabrol. Des mots de minuit, 2001.

  

   

  Éteignez vos portables :
  – Thierry Jousse, critique de film pour Les Cahiers du cinéma expose la programmation cinématographique qu’il a réalisée à l’occasion des cinquante ans de la revue. Certains films rares sont au programme, du fait de leur quasi inaccessibilité. Il évoque également les raisons de son amour du cinéma, qui est un art à la fois « populaire et savant ».

  J’ai pris ça comme un jeu de cinéphile pour trouver les 50 films choisis parmi lesquels ceux qui ne sont jamais programmés à la télévision ou même sur le câble.

  Thierry Jousse. Des mots de minuit, 2001.

  

   

  – Ariane Ascaride a été nommée présidente du jury Un certain regard. Elle évoque sa tendresse pour cette sélection dans laquelle elle reçut un prix pour son interprétation dans Marius et Jeanette. Elle exprime ensuite le profond respect qu’elle a envers l’acteur et réalisateur américain Clint Eastwood. Puis elle parle des rôles qu’elle aimerait interpréter.

  Vous dites que je suis récupérée par l’institution mais j’ai une certaine tendresse pour cette sélection. J’y ai eu un des moments de ma vie le plus émouvant… Je suis contente d’y retourner. On vient y voir un cinéma qui ne subit pas la pression de la compétition…
  Je viens d’un monde cinématographique où il y a toujours eu un regard et une certaine manière de raconter le monde… J’ai deux langages. Quand je vous parle, c’est le langage propre bourgeois, celui qui permet de se faire entendre par l’institution. L’autre n’est pas sale. Bien au contraire, c’est celui de ma vie et de mon origine.

  Ariane Ascaride. Des mots de minuit, 2001.

  

   

  Musique :
  – Serge Utge Royo, auteur, compositeur, interprète Ami, dessous la cendre. 

  

   

   

  – Paco Séry est batteur. Avec son groupe, Jesus people de l’album Voyages.

  

   

   

• Des mots de minuit #66
• Réalisation: Jean-François Gauthier
• Rédaction en chef : Rémy Roche
• Production: Thérèse Lombard et Philippe Lefait
• © Desmotsdeminuit/France2
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