📷 Michel Slomka: instant de libération

Deux années durant, le photographe s’est rendu dans la région de Sinjar, au nord de l’Irak, à la rencontre des Yézidis, une communauté religieuse kurde victime d’un génocide perpétré par l' »État Islamique ». Témoin d’une scène stupéfiante de libération, il met en mots la fragilité et la difficulté des familles survivantes qui cherchent à se reconstruire.

« Survivre, oui, mais après? » C’est à cette question que tente de répondre le jeune photographe français Michel Slomka qui, entre 2016 et 2018, a documenté la vie des Yézidis, une minorité religieuse Mésopotamienne peu connue en Occident avant que les médias français et européens ne s’émeuvent de l’énième génocide dont elle fut l’objet en 2014. Victimes d’exactions depuis la nuit des temps, les Yézidis ont en effet été la cible d’un véritable nettoyage ethnique perpétré par l’armée de l’ »État Islamique » qui les considère comme des « mécréants » avant d’être en partie libérés par les milices kurdes du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) et du YPG (Unité de protection du peuple). Trouvant refuge dans la région de Sinjar, au carrefour de l’Irak, de la Syrie et de la Turquie, les survivants tentent alors tant bien que mal de se reconstruire, en renouant notamment avec leurs traditions religieuses ancestrales. Mais quelles sont les capacités de ces survivants – au-delà de la communauté tout entière – à faire face à l’extrême violence et à se reconstruire dans cet état de fragilité où l’avenir semble aboli par la puissance du traumatisme?

→ Michel Slomka est né à Paris en 1986. Devenu photographe professionnel après un cursus universitaire en histoire et en anthropologie, il poursuit depuis 2011 une démarche photographique qui consiste à documenter les conséquences psychologiques et traumatiques de la violence sur les individus victimes de crimes de guerre. Il s’intéresse plus particulièrement au lien qui unit l’individu au lieu qu’il habite – ou qu’il hante, ces deux modalités de l’existence post-traumatique définissant ensemble un nouveau rapport au monde. Depuis février 2016, il travaille sur un documentaire au long cours sur les Yézidis dans le nord de l’Irak. Ses sujets et portraits pour la presse sont diffusés via la plateforme Hans Lucas.

>  le site de Michel Slomka
>  le livre

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