« Marvin » un film résilient d’Anne Fontaine. Dis-moi quel était ton nom…
Partir d’un fragment de la jeune vie mal barrée d’Eddy Bellegeueule racontée dans un livre douloureux et inventer cinématographiquement un destin adulte à un gamin sadisé à l’école et trop gonzesse pour sa famille, c’était le projet de la cinéaste. Sublimer et échapper à sa condition première, à une misère sociale sont des possibles. La réalisatrice en voudrait la preuve par Marvin!
« Édouard Louis, pseudonyme littéraire d’Eddy Bellegueule, devenu par modification d’état civil Édouard Bellegueule » dit une fiche Wikipedia. « Martin Clément, né Marvin Bijou, a fui » est-il noté dans le résumé de ce film. Si l’on ajoute à ces remarques que Fontaine fut son prénom importable avant de devenir son nom, qu’elle est autodidacte et plus que sensible aux sujets – personnes ou situations – qui disent la marge (« Les innocentes » en 2015), on comprend que la cinéaste Anne Fontaine–Sibertin-Blanc, dite Anne Fontaine, ait tenté ce film à partir de l’écho suscité en elle par le livre d’Édouard Louis.
Qu’elle soit autodidacte, qu’elle ait une formation de danseuse, ait commençé par jouer la comédie avant de passer à la mise en scène de théâtre avec Luchini et de faire des films avec Charles Berling ou Michel Bouquet ajoutent à l’approche de celle qui s’essaya à la réalisation, en 1993, quand « Les histoires d’amour finissent mal en général« .
Nous l’avons rencontrée pour ce mot à mot au Festival du film de Sarlat. Sous l’altier du port, un sens de l’humour à bas bruit et une facilité de répartie qui la rendent étrangement sympathique…
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« Martin Clément, né Marvin Bijou, a fui. Il a fui son petit village des Vosges. Il a fui sa famille, la tyrannie de son père, la résignation de sa mère. Il a fui l’intolérance et le rejet, les brimades auxquelles l’exposait tout ce qui faisait de lui un garçon «différent». Envers et contre tout, il s’est quand même trouvé des alliés. D’abord, Madeleine Clément, la principale du collège qui lui a fait découvrir le théâtre, et dont il empruntera le nom pour symbole de son salut. Et puis Abel Pinto, le modèle bienveillant qui l’encouragera à raconter sur scène toute son histoire. Marvin devenu Martin va prendre tous les risques pour créer ce spectacle qui, au-delà du succès, achèvera de le transformer. »
Sortie le 22 novembre 2017.
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