Fanny de Chaillé et « Les grands »: une histoire de cernes et de générations

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Il est naturel d’avoir des cernes. Aucun arbre ne démentira ses marqueurs de croissance symbolisés ici par le décor. Ceux du temps humain sont l’enfance, l’adolescence et la maturité. 9 comédiens, trois par génération, disent l’adulte qui retombe en enfance; l’enfant, déjà grand pour son âge; l’adolescent qui se cherche. Et vice versa parce que, « gigognes », nous sommes toujours tout à la fois!

 

Le propos de Fanny de Chaillé est là qui nous offre cette réflexion sur la construction des individus stratifiée par leur histoire ou leur inconscient sans qu’un moment ait plus d’importance qu’un autre. Nous avons toujours en nous l’enfans, celui qui ne dit rien mais qui n’en pense pas moins; l’adolescent qui s’invente des mots et des codes pour rester dans le groupe, qui se perd avec ses faux amis ou qui est tenté par les paradis artificiels; enfin, l’adulte et son semblant d’être raisonnant raisonnable dans ses besoins de démontrer. Sur les escaliers, trois niveaux de discours, de mots -ceux, ciselant, de Pierre Alféri-, de maux et d’états d’âme que la bande transgénérationnelle à Chaillé qui s’habille pareil -mais à la bonne taille- entrechoque et redonne excellemment.        
C’est sérieux, c’est comique, c’est politique. Henri Gaino -oui, cet homme politique français, collaborateur et plume de Nicolas Sarkozy- n’en demandait pas tant mais il a fait l’unanimité comme nous l’explique aussi dans ce Mot à mot la metteuse en scène…  

« Fanny de Chaillé aime séparer le texte du mouvement, pour que les deux modes de communication se redécouvrent et composent autour de cette séparation. Après des études d’esthétique à la Sorbonne, elle travaille avec Daniel Larrieu, collabore aux travaux de Matthieu Doze, de Rachid Ouramdane et joue sous la direction de Gwenaël Morin. Elle participe à des projets d’artistes plasticiens comme Thomas Hirschhorn et Pierre Huyghe. En résidence au Théâtre de la Cité internationale, elle crée Je suis un metteur en scène japonais d’après Minetti de Thomas Bernhard et Passage à l’acte co-signé avec le plasticien Philippe Ramette. Sa collaboration avec Pierre Alferi commence avec Coloc (2012) et Le duo Répète (2014) et continue avec Les Grands, où elle interroge le statut d’adulte. Ses plus récentes pièces, Chut et Le Groupe, ont été créées à l’Espace Malraux, Scène nationale de Chambéry et de la Savoie où elle est artiste associée. » © FestivalAvignon

« Les Grands » – Conception et mise en scène Fanny de Chaillé
Scénographie et costumes de Nadia Lauro
Texte de Pierre Alféri
Centre Pompidou, jusqu’au 23 septembre 2017

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