Claude Sérillon, revenu du Palais : « comment ça va? Pas plus mal! »
Une certitude : on ne lui enlèvera jamais son rire de gorge déployée. Il a eu son époque résistante quand, en plein journal télévisé, il mouchait un préfet et son propos d’un « inexact » qui l’éjecta de son fauteuil. Il s’est voulu un temps « redresseur de com » chez Hollande, François de son prénom et ami de longue date. Le revoilà, imaginant en creux une société d’après le bashing généralisé.
« Dire, ne pas s’arrêter de dire que rien ne va, que tout va mal, que ça va péter, qu’il faut renverser la table, que l’Europe est coupable, que les noirs font trop d’enfants, que les Arabes sont trop musulmans, que les Chinois sont trop nombreux, que les Gitans font trop de bruit, que les juifs sont trop puissants, qu’il y a trop de chômeurs, trop de pauvres, que la France est trop ouverte… Cela ressemble à une grande marée sans digue, une vague continuelle, une inondation où nous tiendrions largement ouvertes les vannes tout en se lamentant du désastre. »
C’est sous cette forme et jamais de main morte, que le Sérillon 2015 signe ce texte court publié chez Descartes & Cie.
Dans un plaidoyer contre l’éreintement généralisé de tous et de tout qui fait aussi les populismes ou les dépressions nerveuses – qu’elles soient maladie de l’âme ou burn-out -, il inventorie avec opiniatreté toutes les occasions que nous nous créons, maugréant, de ne jamais rencontrer l’autre. Qu’il s’agisse de son voisin, du député, du chef de l’état ou du temps qu’il fait. A fortiori de celle qui porte voile.
Ah si vous étiez venus hier! Pas de nostalgie dans ce catalogue de stigmatisations qui affligent, mais l’opportunité a contrario de mettre une distance, de poser la bonne mesure des choses et des gens. Partant, de travailler à des sociétés démocratiques plus douces.
Pas de duperie, non plus, dans ce recensement. Claude Sérillon dit le temps perdu, la machine à produire -à jets continus- de la communication, à l’Elysée comme ailleurs. Il tacle un élitisme parisien et la fausse modernité et l’enchaînement que produit le « tout-info ». « On nous gave, on gobe. »
Derrière une belle et souriante décontraction, après l’exercice périlleux mais formateur des coulisses du pouvoir, il reste du militantisme chez cet homme-là, peut-être celui d’un gamin insconcient mais bien libre de vouloir refaire le monde et de reprendre la plume de l’observateur.
C’est sous cette forme et jamais de main morte, que le Sérillon 2015 signe ce texte court publié chez Descartes & Cie.
Dans un plaidoyer contre l’éreintement généralisé de tous et de tout qui fait aussi les populismes ou les dépressions nerveuses – qu’elles soient maladie de l’âme ou burn-out -, il inventorie avec opiniatreté toutes les occasions que nous nous créons, maugréant, de ne jamais rencontrer l’autre. Qu’il s’agisse de son voisin, du député, du chef de l’état ou du temps qu’il fait. A fortiori de celle qui porte voile.
Ah si vous étiez venus hier! Pas de nostalgie dans ce catalogue de stigmatisations qui affligent, mais l’opportunité a contrario de mettre une distance, de poser la bonne mesure des choses et des gens. Partant, de travailler à des sociétés démocratiques plus douces.
Pas de duperie, non plus, dans ce recensement. Claude Sérillon dit le temps perdu, la machine à produire -à jets continus- de la communication, à l’Elysée comme ailleurs. Il tacle un élitisme parisien et la fausse modernité et l’enchaînement que produit le « tout-info ». « On nous gave, on gobe. »
Derrière une belle et souriante décontraction, après l’exercice périlleux mais formateur des coulisses du pouvoir, il reste du militantisme chez cet homme-là, peut-être celui d’un gamin insconcient mais bien libre de vouloir refaire le monde et de reprendre la plume de l’observateur.
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