Annie Saumont (1927-2017): Le sens du texte court pour attraper les coeurs
Annie Saumont avait ce jour-là le charme doux d’une dame âgée, toute en douceur dans la rondeur de ses mots ou d’un sourire. Elle cachait bien son oeuvre et une force tranquille à « dézinguer » la bonhomie du banal et de la routine. Elle disait qu’au bout de 3 pages, elle savait que son histoire était finie. Écrite au trébuchet. Pas plus, souvent un peu moins. L’art d’une grande nouvelliste
Bref est le qualificatif qui convient à merveille à cette auteure, née à Cherbourg dans une famille nombreuse, qui fut d’abord traductrice de l’anglais et de quelques pointures comme Jerome David Salinger (elle a signé une version française de « L’Attrape-cœur » en 1986 après celle de Sébastien Japrisot en 1953), John Fowles, Vidiadhar Surajprasad Naipaul, Nadine Gordimer, Patricia Highsmith ou Anthony Burgess. La traduction fut un gagne-pain alors qu’écrire court était sa nécessité. Le récit familial situe ses premières « petites histoires » vers l’âge de cinq ans.
Bref parce que la forme littéraire de la nouvelle (peu prisée en France) s’est imposée à elle après, au mitan des années 50, une tentative romanesque chez Jerôme Lindon qui l’avait laissée loin de sa mesure: l’insignifiant ou le désagréable du quotidien qui peuvent parasiter une vie. Ce tapis n’est pas seulement un tapis (voir « Le tapis du salon »)
La facilité critique a fait de cette puissante nouvelliste la sœur française de Raymond Carver. Annie Saumont a beaucoup voyagé du Mexique à L’inde, de la Suisse à la Nouvelle-Zélande et c’est à l’argentin Julio Cortazar (à qui l’on prête « Écrire comme on appelle une ambulance » et qui a fait dialoguer fantastique et quotidien) qu’elle vouait une essentielle admiration.
De sa singularité littéraire restent trois cents nouvelles et une vingtaine de livres dont plusieurs furent primés (« Quelquefois dans les cérémonies », « Je ne suis pas un camion », « Les voilà quel bonheur « , « C’est rien ça va passer »).
Bref parce que la forme littéraire de la nouvelle (peu prisée en France) s’est imposée à elle après, au mitan des années 50, une tentative romanesque chez Jerôme Lindon qui l’avait laissée loin de sa mesure: l’insignifiant ou le désagréable du quotidien qui peuvent parasiter une vie. Ce tapis n’est pas seulement un tapis (voir « Le tapis du salon »)
La facilité critique a fait de cette puissante nouvelliste la sœur française de Raymond Carver. Annie Saumont a beaucoup voyagé du Mexique à L’inde, de la Suisse à la Nouvelle-Zélande et c’est à l’argentin Julio Cortazar (à qui l’on prête « Écrire comme on appelle une ambulance » et qui a fait dialoguer fantastique et quotidien) qu’elle vouait une essentielle admiration.
De sa singularité littéraire restent trois cents nouvelles et une vingtaine de livres dont plusieurs furent primés (« Quelquefois dans les cérémonies », « Je ne suis pas un camion », « Les voilà quel bonheur « , « C’est rien ça va passer »).
Extrait Des mots de minuit du 16 mai 2012.
Réalisation: Anthony Mutti.
Avec Dominique A, Jacques Rebotier, Wielfried N’Sondé, Sihem Belkodja
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