Annie Ernaux se délivre et Franck Ribault lit secrètement #20

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Faire se rencontrer la romancière et le boucher. Son père interdisait à la maison les livres, voyait d’un mauvais oeil les études. Alors, il cachait son cartable avant de rentrer chez lui. Il aura un CAP et lira en cachette pour nourrir sa passion. De la grande auteure française on sait l’enfance normande et compliquée. Ces deux-là connaissent donc l’expression « gens de peu ». Lire les a sauvés!

Des mots de minuit n°20 du 8 mars 2000.

Réalisation : Jean-François Gauthier

Rédaction en chef : Rémy Roche

Production : Thérèse Lombard et Philippe Lefait

©desmotsdeminuit.fr/France2

 

CONVERSATION :
Annie Ernaux présente deux ouvrages : « L’événement » et « La vie extérieure ». Dans le premier elle analyse les circonstances de ce moment de sa vie où, à l’âge de 23 ans, elle a recours à l’avortement. Faute de médecin, une « faiseuse d’anges » fera tristement l’affaire. Son travail d’écriture, l’épure de celle-ci posent la singularité de cette grande auteure, qu’une enfance difficile a marqué au point de constituer le coeur de ses premiers livres (« La place », « Les armoires vides »« Ce qu’ils disent ») avant que « Les années »  apparaissent comme le roman profondément marquant d’une génération. Elle parle de sa manière d’écrire et de la recherche sur soi qu’elle constitue. S’inscrivant à rebours de l’autofiction, elle estime que la littérature n’a de sens que si elle s’attache à l’humain et cherche à « descendre au fond de la réalité »

Annie Ernaux
A l’époque, Franck Ribault est boucher, un travail que lui impose le contexte de son enfance. Passionné de littérature, il a été membre du jury du Prix France Télévisions. (Primé cette année-là, « La demande »​, le livre de Michèle Desbordes publié chez Verdier) La qualité critique de ces passionnés de littérature de toute origine socio-professionnelle étant remarquable, il était naturel de le recevoir dans Des mots de minuit. Son passage dans l’émission suivie par un éditeur aboutira à l’écriture d’un livre, adapté ensuite au théâtre, « Ce père que j’aimais malgré tout » publié chez Albin Michel. « Regain » de Jean Giono est son livre d’élection.  
Il parle également ici d’un métier, qu’il aime, pour le contact qu’il recherche avec la clientèle et le travail de la chair qu’il travaille et respecte.
Franck Ribault
 

ETEIGNEZ VOS PORTABLES : 

Jean-Pierre Amette

Jean Pierre Amette (critique de l’hebdomadaire Le Point) présente le livre « Campagnes » de Jean Rollin.

Suzette Glenadel
Suzette Glenadel présente le festival « Cinéma du réel » qui propose 30 films venant de 20 pays. Extrait de « La Famille Schutze » de Wolfang Ettich.

MUSIQUE :
« Les mouettes », trio vocal féminin, interprète « Le jeu topé ».

Les Mouettes interprètent « Le jeu topé »
Napata Mero et U.P. Wilson interprètent « Sturmy monday »
Richard Bona interprète « Te Misseya »

 Richard Bona chante « Te Misseya » avant de devenir une référence du jazz. 

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