« Illettré » de Cécile Ladjali: la peur des mots
L’illettrisme priorité de l’éducation nationale a fait l’objet de nombreux films et documentaires. Cécile Ladjali, elle, a choisi le roman et raconte ce fléau de l’intérieur. Une manière efficace de sensibiliser le lecteur.
L’analphabétisme est la situation d’une personne qui ne sait ni lire ni écrire. L’illettrisme celle d’une personne qui, ayant acquis les rudiments de la lecture et de l’écriture, en a complètement perdu la maîtrise. « Illettré » dernier roman de Cécile Ladjali devrait désormais permettre à tous d’associer un nom et une histoire à ces deux handicaps souvent passés sous silence. De vivre, le temps d’un livre, le calvaire de celle ou celui dépourvu de mots. Sa honte. Son sentiment d’exclusion. Telle est la force de la fiction. Changer son point de vue en adoptant celui du roman. Passer du Il au Je. Se mettre « à la place de » pour tenter de comprendre.
Léo, vingt ans, jeune homme discret de la Cité Gagarine, porte de Saint Ouen, a perdu l’usage des mots en même temps que ses parents, mystérieusement disparus. Illettré donc. « Une tare invisible qui grippe tant ses sentiments que ses actes et l’oblige à tromper les apparences ». Il est élevé par sa grand mère, Adélaïde, analphabète au grand coeur « qui a inconsciemment maintenu au dessus de lui la chape de plomb de l’ignorance ». Ironie du sort, Léo travaille dans un atelier d’imprimerie. Chaque jour il pointe à l’usine avant de s’installer devant sa presse ou son massicot, au coeur de ces lettres qui lui demeurent étrangères et qu’il identifie vaguement à leur forme. Le jeune homme, beau comme un dieu, s’accommode comme il peut de son handicap déjouant les situations humiliantes d’un quotidien qui l’y confronte sans cesse. Lire une lettre, voter, s’inscrire à des cours pour tenter de s’en sortir. Il vit dans la hantise d’être découvert. Renonce à une vie sociale pour les mêmes raisons. La rencontre avec Sybille, jeune infirmière et lectrice ardente va agir comme un détonateur. Par amour pour la jeune femme, Léo décide de se confronter à son handicap. D’affronter sa peur. De réapprendre à lire et à écrire. Mais aussi de comprendre pourquoi les mots lui ont peu à peu fait défaut.
Romancière et enseignante, Cécile Ladjali qui a travaillé avec des enfants en difficulté poursuit sur le mode fictionnel la réflexion qui lui est chère sur le pouvoir des mots. « Les mots sur le papier, les mots que l’on lit et que l’on écrit ne sont rien de moins que la vie maîtrisée, arrachée au fortuit, à la contingence ». L’histoire de Léo conte un monde de ténèbres où chaque mot gagné est un îlot de lumière, un pas de plus vers la liberté. Un plaidoyer vibrant contre l’illettrisme.
Léo, vingt ans, jeune homme discret de la Cité Gagarine, porte de Saint Ouen, a perdu l’usage des mots en même temps que ses parents, mystérieusement disparus. Illettré donc. « Une tare invisible qui grippe tant ses sentiments que ses actes et l’oblige à tromper les apparences ». Il est élevé par sa grand mère, Adélaïde, analphabète au grand coeur « qui a inconsciemment maintenu au dessus de lui la chape de plomb de l’ignorance ». Ironie du sort, Léo travaille dans un atelier d’imprimerie. Chaque jour il pointe à l’usine avant de s’installer devant sa presse ou son massicot, au coeur de ces lettres qui lui demeurent étrangères et qu’il identifie vaguement à leur forme. Le jeune homme, beau comme un dieu, s’accommode comme il peut de son handicap déjouant les situations humiliantes d’un quotidien qui l’y confronte sans cesse. Lire une lettre, voter, s’inscrire à des cours pour tenter de s’en sortir. Il vit dans la hantise d’être découvert. Renonce à une vie sociale pour les mêmes raisons. La rencontre avec Sybille, jeune infirmière et lectrice ardente va agir comme un détonateur. Par amour pour la jeune femme, Léo décide de se confronter à son handicap. D’affronter sa peur. De réapprendre à lire et à écrire. Mais aussi de comprendre pourquoi les mots lui ont peu à peu fait défaut.
Romancière et enseignante, Cécile Ladjali qui a travaillé avec des enfants en difficulté poursuit sur le mode fictionnel la réflexion qui lui est chère sur le pouvoir des mots. « Les mots sur le papier, les mots que l’on lit et que l’on écrit ne sont rien de moins que la vie maîtrisée, arrachée au fortuit, à la contingence ». L’histoire de Léo conte un monde de ténèbres où chaque mot gagné est un îlot de lumière, un pas de plus vers la liberté. Un plaidoyer vibrant contre l’illettrisme.
Illetré – Cécile Ladjali – Actes Sud – 224 pages
Les lectures d’Alexandra
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