« Rose Désert » de Violaine Huisman 📚: chagrin d’amour au Sahara

Saviez-vous que la plus vieille couleur du monde est un rose profond, qu’on ne trouve qu’en Mauritanie? Elle a inspiré à Violaine Huisman le titre de son second roman: Rose désert. Histoire d’une jeune femme qui à la suite d’un chagrin d’amour décide de traverser le désert. L’occasion pour la romancière de revisiter sa relation aux hommes.

« Y a -t-il un vaccin contre les chagrins d’amour? Un remède miracle, une cure au long cours, une méthode infaillible? Existe-t-il une botte imparable contre cet adversaire inhumainement draconien? A part hara-kiri, je ne voyais pas d’alternative efficace pour faire taire cette douleur insoutenable. » Alors pourquoi pas tenter de traverser le Sahara sans plan, sans guide. Qui plus est en été. Une expédition à haut risque dont l’héroïne de Rose Désert ne semble pourtant pas mesurer le danger et qui, non contente d’avoir été « larguée« , en profite pour quitter son travail dans la foulée: « Tant qu’à tout changer. » Direction Nouakchott pour le début d’un périple dont la jeune new-yorkaise d’adoption n’attend qu’une chose: « que le temps efface la furie de cet amour, que les braises se fassent cendres. »
Hélas, la vie se charge souvent de contrecarrer nos plans et cette expédition sud-saharienne va faire ressurgir les souvenirs de sa liaison torride avec un homme qui, à défaut d’être son genre, offre, entre autres, à la romancière l’opportunité de parler de sexe avec une liberté purement jouissive. Un souvenir en appelant un autre, Rose désert déploie un à un les pans d’une éducation plus sexuelle que sentimentale entre Paris, New-York et le sud marocain. Violaine Huisman, car c’est bien d’elle qu’il s’agit et point n’est besoin d’attendre la seconde partie du livre pour en être assuré, dit tout. Absolument tout. Dans une langue éclatante, tour à tour brute et poétique, violente et lyrique. Que ceux qui ont une dent contre l’autofiction passent leur chemin. Les autres auront la confirmation que l’auteur de Fugitive parce que reine joue désormais dans la cour des grands.

Édition Gallimard – 240 pages

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