Gaëlle Josse et Hélène Gestern: deux manières d’écrire le chemin de soi #520

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Pour ces deux écrivains, Il s’agit bien d’identité. Au moment du bilan de sa vie pour « Le dernier gardien d’Ellis Island », chez Gaëlle Josse. Chez toutes celles et tous ceux, qui dans tous les livres d’Hélène Gestern, se cherchent en essayant d’épuiser les non-dits et les secrets de famille. Aujourd’hui encore chez Héloïse et Olivier dans ce « Portrait d’après blessure »

« Il s’appelle Olivier, elle s’appelle Héloïse. Ils partent déjeuner, mais la rame de métro dans laquelle ils sont montés est gravement endommagée par une explosion. Restera de cet accident des corps meurtris, un sentiment brisé et une photo de leur évacuation, si violente et si impudique qu’elle va tout faire trembler autour d’eux. Ils n’auront qu’une obsession : réparer les dégâts que cette image aura causés dans leurs vies.

Portrait d’après blessure
 raconte l’histoire de deux êtres aux prises avec le pouvoir des photographies, qu’elles parlent la langue de la dignité ou celle du désastre. »

 

Voici la quatrième de couverture du livre d’Hélène Gestern publié chez Arléa
Plus largement ce livre interroge l’immédiateté d’une époque qui se goinfre de grands déballages et se nourrit d’une consommation du ragot qui tourne à l’ivresse. A l’heure du « tout, tout de suite… », il offre dans une forme éclatée du récit et une grande pertinence de propos une mise à distance salutaire du « voyeurisme » contemporain …

En voici un extrait, lu par Alexandra Lemasson…   

« New York, 3 novembre 1954. Dans quelques jours, le centre d’immigration d’Ellis Island va fermer. John Mitchell, son directeur, reste seul dans ce lieu déserté, remonte le cours de sa vie en écrivant dans un journal les souvenirs qui le hantent : Liz, l’épouse aimée, et Nella, l’immigrante sarde porteuse d’un très étrange passé. Un moment de vérité où il fait l’expérience de ses défaillances et se sent coupable à la suite d’évènements tragiques. Même s’il sait que l’homme n’est pas maître de son destin, il tente d’en saisir le sens jusqu’au vertige.  » écrit Gaëlle Josse à propos de son roman.

Facture classique du récit, limpidité et simplicité dans la confidence écrite de cet homme, au sortir d’une vie professionnelle et affective qui l’aura vu aimer, obéir et doublement trahir. Gaëlle Josse a commencé par la poésie qu’on découvre avec plaisir sur son blog. Son roman garde de cette entame une douceur et une fluidité qui dit pourtant cette part sombre de l’homme qui fend aussi son âme.   

Musique également dans cette émission avec CHASSOL… 

Dédicaces d’Hélène Gestern et Gaëlle Josse

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