Claire Stavaux 📚 et Nicolas Brimeux 🎭 : l’éditrice et le comédien #561

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Être juste là où l’on sait devoir ou désirer être, être-là sinon rien! Le chemin de ces deux invités est surprenant: ainsi d’une curiosité doctorante de la débauche chez Plaute, ainsi d’une façon de dire merde aux comédiens avant leur entrée sur scène (« Break a leg! ») qui dit un peu plus que ce qu’elle dit. Cela dit, le théâtre leur va comme un gant. Au saxophone, Sophie Alour: « Time for love »

Des mots de minuit, L’Émission #561 du 7 juin 2018



Réalisation: Pascal Stelletta

Rédaction en chef: Rémy Roche
Montage: Delphin Akotto et Jessy Mohasseb
Coordination: Marie-Odile Régnier
Direction: Philippe Lefait
© desmotsdeminuit.fr

Leurs mots de minuit : « Indépendance » pour Nicolas Brimeux et « Qui-vive » pour Claire Stavaux …

 

Ils ne s’en étaient pas parlé, leur mot de minuit était le même : « indépendance »! Et il leur va bien. À Nicolas, parce qu’une mauvaise position dans le ventre maternel l’a privé à la naissance de l’usage d’une partie de son corps. Parce que cet accident qui a fait de lui un « tétra » ne l’a jamais empêché de prioriser un désir de scènes et de textes, de sortir « de la coquille ». La sienne a deux roues. Nicolas Brimeux n’a jamais eu, dit-il, l’envie de faire autre chose. Le théâtre est son luxe immense.

Sur sa route, La controverse de Valladolid  ou Beckett, Yasmina Reza ou Daniel Keene; et Compostelle pour la foi ou plutôt la spiritualité et le chemin de soi et parce que son père pensait faire le chemin en mobylette; et quelques amitiés, notamment avec Pascal Roy (voir le Tripalium que nous lui avons consacré). Le réalisateur signe Break a leg, un film dont le personnage principal est celui qui dit faire partie du « peuple des ombres », celui des personnes handicapées dans une société qui se gargarise plus du mot « inclusion »  qu’elle ne se soucie de sa mise en œuvre. « Des anges du quotidien » passent dans cette émission. Nicolas Brimeux salue ainsi les auxiliaires de vie qui lui permettent de gagner l’indépendance.

Claire Stavaux. Dans le journal Libération du 16 mars 2018, on lit« Dans un univers encore majoritairement masculin, la jeune femme a repris l’historique maison d’édition de L’Arche à seulement 32 ans. » Elle l’a même rachetée à 100%. Ce n’est pas rien mais l’essentiel est dans cette sûreté déjà signalée d’être enfin à l’endroit de son désir. On lui sait Marseille, Normal sup, l’agrégation et pas mal d’humour quand elle se fantasme comédienne à Berlin, les cheveux teintés en rouge. « Animer » L’Arche, c’est avoir la main sur une âme, celle du théâtre : plus de 700 pièces d’auteurs, de Garcia Lorca à Tchékhov, de Jan Fabre à Léonora Miano… Qui vive, donc …

Quant à l’objet qui la prolonge… Il est minuscule mais s’y trouve et s’y est joué, dit-elle, toute l’histoire de l’humanité. C’est un banal grain de café – « une rondeur, deux demi-lunes, une fente » – qui conduit à la boisson universelle et à la consommation de masse, qui est érotisé par la publicité et surtout qui renvoie à la colonisation, à la prédation des terres lointaines, à l’esclavage.

Les dédicaces de Claire Stavaux et de Nicolas Brimeux.


La musique de cette émission :

La saxophoniste française Sophie Alour, que nous avons rencontrée et dont nous avons évoqué dans la Vidéothèque Des mots de minuit le nouvel album Time for love, ne cesse de faire parler d’elle. Sa sonorité, son sens musical et son phrasé chaud et sensuel font l’unanimité.
Elle joue ici une version très personnelle de la Chanson d’Hélène, merveille qui entra dans l’histoire de la chanson grâce à l’interprétation de Romy Schneider dans le film « Les choses de la vie ».
Voici un extrait du concert donné à La Coursive le 25 janvier 2018, avec le trompettiste Stéphane Belmondo, et le quintet Allegria… 

 La vidéothèque Des mots de minuit

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