« De New-York à Paris, en passant par bien d’autres lieux. J’ai découvert des gens, et des objets magiques qui, dans de minuscules éraflures, conservent les marques du temps. J’ai réalisé les portraits de ceux qui protègent ces empreintes de la disparition. Avec l’image de cette trace, j’ai préservé la mémoire de l’oubli. » H. B

On dit qu’un couteau, ça ne s’offre pas. Alors, celui de mon grand-père, je l’ai pris. Il m’avait dit que je pourrai m’en servir… après.
Comme tout bon Lozérien – bien qu’ayant vécu toute sa vie à Paris – je crois bien qu’il l’avait toujours en poche. Pour couper un morceau de pain ou de fromage, pour sculpter un bout de bois, pour faire un trou supplémentaire dans sa ceinture…
Je fais pareil, je l’ai toujours avec moi. Je l’ai parfois égaré, ce canif, on me l’a déjà « confisqué », j’ai cru l’avoir oublié à l’autre bout du monde, mais nous sommes fidèles l’un à l’autre depuis près de 30 ans.
J’écris ces quelques lignes, étant en route pour un pays à l’odeur de bruyère, couleur granit et vert châtaigner, un pays au goût de pélardon et de saucisse sèche, où chantent encore des rivières glacées et les cloches des transhumances, un bout de terre cévenole où un laguiole est un compagnon toujours bien venu.

Sabine M. – Paris 75020 – juillet 2018

Sabine M. – Paris 75020 – juillet 2018

© « Le Laboratoire de Lumière » – 2018

 Mémoire d’objets, la collection

La collection « Photo parlée »

 nous écrire, s’abonner à la newsletter desmotsdeminuit@francetv.fr

► La page facebook desmotsdeminuit.fr Abonnez-vous pour être alerté de toutes les nouvelles publications.
 

► @desmotsdeminuit