Dans des décors naturels magnifiques, une parabole installée dans un village afghan pour dire la fragilité des cultures. La vie des autres.
On dirait que c’est un film tout simple et ce serait un simple compliment à ce Wolf and sheep qui est un compliment aux gens simples et sans autre défense que leur culture de toujours.
Ici la campagne est afghane, perchée dans un village montagneux où le courage ordinaire bataille avec une pauvreté habituelle. Les moutons et les chèvres permettent une survie qui ne se pose plus de questions. Si on est musulman, on est surtout attaché aux coutumes anciennes, celles qui organisent un étrange enterrement ou qui font que la jeune veuve acceptera de se remarier avec un vieillard pour subvenir à un quotidien brisé. Des traditions qui organisent la vie, entre fatalisme et insouciance.
L’insouciance des enfants, ce sont eux qui gardent les troupeaux. Garçons et filles ne se croisent pas, timidité ou machisme juvénile. Ils se construisent de dangereuses frondes et s’affrontent, elles rigolent en singeant leurs futurs mariages arrangés et fument des lianes pour imiter les grands.
Ainsi va la vie, il faut bien la prendre, elle est plus dure que bucolique. C’est plus difficile encore quand on est différent, quand les ragots mettent à l’écart, ici comme ailleurs.
Le loup guette, celui qui attaque les brebis, et cet autre, bien plus inquiétant, le loup de Kashmiri qui selon la légende erre et hante la nuit, marchant, immense, sur ses deux pattes arrière, installant une terreur sourde sur ce qui pourrait advenir. Quand la légende rejoint le réel, ce sont les loups-talibans qui s’annoncent, contraignant le village à fuir sur des routes sans destination.
Shahrbanoo Sadat, la jeune réalisatrice d’un film entre parabole et témoignage, s’inspire de sa propre enfance. Revenue enfant d’Iran où ses parents avaient un temps émigré, elle avait retrouvé un village perdu dont elle ne connaissait pas les règles, son accent d’ailleurs l’avait exclue. Elle n’en retient pas que ça, Wolf and sheep porte bien son nom, il s’agit bien de dire la menace. Celle qui guette des cultures en danger, celle de la guerre. Car même quand on veut montrer un « vrai » Afghanistan, sans burqa, sans guerre, on ne peut pas faire l’impasse sur ce qui l’empoisonne aujourd’hui. Dans la beauté magnifique des décors d’un pays qui tremble (pour des raisons de sécurité, le film a été tourné au Tadjikistan, à la frontière Nord) et celle de ses enfants, ici joliment dirigés, qui demain seront peut-être à leur tour « migrants« .
Ici la campagne est afghane, perchée dans un village montagneux où le courage ordinaire bataille avec une pauvreté habituelle. Les moutons et les chèvres permettent une survie qui ne se pose plus de questions. Si on est musulman, on est surtout attaché aux coutumes anciennes, celles qui organisent un étrange enterrement ou qui font que la jeune veuve acceptera de se remarier avec un vieillard pour subvenir à un quotidien brisé. Des traditions qui organisent la vie, entre fatalisme et insouciance.
L’insouciance des enfants, ce sont eux qui gardent les troupeaux. Garçons et filles ne se croisent pas, timidité ou machisme juvénile. Ils se construisent de dangereuses frondes et s’affrontent, elles rigolent en singeant leurs futurs mariages arrangés et fument des lianes pour imiter les grands.
Ainsi va la vie, il faut bien la prendre, elle est plus dure que bucolique. C’est plus difficile encore quand on est différent, quand les ragots mettent à l’écart, ici comme ailleurs.
Le loup guette, celui qui attaque les brebis, et cet autre, bien plus inquiétant, le loup de Kashmiri qui selon la légende erre et hante la nuit, marchant, immense, sur ses deux pattes arrière, installant une terreur sourde sur ce qui pourrait advenir. Quand la légende rejoint le réel, ce sont les loups-talibans qui s’annoncent, contraignant le village à fuir sur des routes sans destination.
Shahrbanoo Sadat, la jeune réalisatrice d’un film entre parabole et témoignage, s’inspire de sa propre enfance. Revenue enfant d’Iran où ses parents avaient un temps émigré, elle avait retrouvé un village perdu dont elle ne connaissait pas les règles, son accent d’ailleurs l’avait exclue. Elle n’en retient pas que ça, Wolf and sheep porte bien son nom, il s’agit bien de dire la menace. Celle qui guette des cultures en danger, celle de la guerre. Car même quand on veut montrer un « vrai » Afghanistan, sans burqa, sans guerre, on ne peut pas faire l’impasse sur ce qui l’empoisonne aujourd’hui. Dans la beauté magnifique des décors d’un pays qui tremble (pour des raisons de sécurité, le film a été tourné au Tadjikistan, à la frontière Nord) et celle de ses enfants, ici joliment dirigés, qui demain seront peut-être à leur tour « migrants« .
Wolf and sheep – Shahrbanoo Sadat (Afghanistan) – 1h26
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