Décliner les codes du genre pour un conte d’aujourd’hui. Un film en tension, celle qui oppose les riches aux autres.
Un groupe de travailleurs allemands arrive dans une campagne bulgare pour un chantier hydraulique. Des aventuriers, comme des cowboys. « Vous avez un grain? Oui, sans ça on ne serait pas là… » Ils ne parlent pas la langue et s’en foutent, ce sont des conquérants chez des sauvages, « En Bulgarie tout est déjà bousillé« , ils plantent le drapeau allemand sur leur campement et chassent l’indienne locale à la première occasion. Certes, leurs habitudes ont peu à voir avec celle des ploucs d’un Est déjà lointain. Ceux-là se partagent entre intérêt prudent et méfiance, les allemands, ils ne gardent pas tous un bon souvenir de leur passage pendant la guerre.
Du groupe, Meinhard est le plus curieux de connaître ces gens de rien. C’est un taiseux mystérieux, il se prétend ancien légionnaire, libre de toute attache au pays, du coup il va à la rencontre, entre dans les cafés, s’introduit dans les fêtes. Il ne comprend pas ce qui se dit, on parle plus avec les signes et les mains mais c’est lui qui gagne les faveurs de la bimbo du village qui, ça tombe bien, parle allemand pour avoir tenté sa chance dans le pays des miracles économiques avant de revenir à ses racines. Ce rapprochement suscite jalousie et colère du chef d’équipe, mâle également mais aussi en prise avec les petits trafics de la mafia locale.
Valéria Grisebach, la réalisatrice, réussit plutôt bien à installer et faire vivre la différence entre ces individus. Sa manière est plus impressionniste que réaliste, dans un enchaînement pas forcément cohérent de séquences, composant pourtant une mosaïque convaincante.
Comme le titre l’indique, c’est bien dans les codes du western que le film s’imprime, certes revisités avec une imagination et un talent certains. Personnages, décors, on est très à l’Est du Pecos, mais comme si rien n’avait changé, on navigue dans les préjugés de supériorité, un racisme naturel: en dépit des évidences, il n’y a pas de bons indiens pour ces conquérants. Un inévitable duel opposera les gentils et les méchants cowboys. On s’en amuserait, c’est pourtant bien un western moderne qui continue à faire ses dégâts. En Bulgarie, chez nous aussi.
Du groupe, Meinhard est le plus curieux de connaître ces gens de rien. C’est un taiseux mystérieux, il se prétend ancien légionnaire, libre de toute attache au pays, du coup il va à la rencontre, entre dans les cafés, s’introduit dans les fêtes. Il ne comprend pas ce qui se dit, on parle plus avec les signes et les mains mais c’est lui qui gagne les faveurs de la bimbo du village qui, ça tombe bien, parle allemand pour avoir tenté sa chance dans le pays des miracles économiques avant de revenir à ses racines. Ce rapprochement suscite jalousie et colère du chef d’équipe, mâle également mais aussi en prise avec les petits trafics de la mafia locale.
Valéria Grisebach, la réalisatrice, réussit plutôt bien à installer et faire vivre la différence entre ces individus. Sa manière est plus impressionniste que réaliste, dans un enchaînement pas forcément cohérent de séquences, composant pourtant une mosaïque convaincante.
Comme le titre l’indique, c’est bien dans les codes du western que le film s’imprime, certes revisités avec une imagination et un talent certains. Personnages, décors, on est très à l’Est du Pecos, mais comme si rien n’avait changé, on navigue dans les préjugés de supériorité, un racisme naturel: en dépit des évidences, il n’y a pas de bons indiens pour ces conquérants. Un inévitable duel opposera les gentils et les méchants cowboys. On s’en amuserait, c’est pourtant bien un western moderne qui continue à faire ses dégâts. En Bulgarie, chez nous aussi.
Western – Valeska GRISEBACH (Allemagne) – 2h00
tous les Ciné, cinoche
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