L’amour à mort, ou presque. Une vision sidérante de la passion dans une Pologne des années 90 libérée des lunettes noires.
L’amour est devenu triste, mécanique, pour Agata. Quand elle s’y adonne avec un mari lui toujours très gourmand de la chose, c’est au jeune curé de la paroisse qu’elle pense: elle en est passionnément amoureuse. Pas très catholique dans une Pologne qui l’est, très, en ce début des années 90. Le sinistre Jaruzelski vient d’être chassé, mais derrière l’icône de Solidarnosc, Lech Walesa, c’est l’Église qui a moralement pris le pouvoir. N’empêche que souffle alors une brise de liberté printanière, sensuelle notamment.
L’aînée d’Agata, Iza, est directrice du lycée, belle, apprêtée. Sous des allures rigides, hautaines, presque méprisantes, elle cache un feu intérieur, plutôt un incendie. Celui qu’a allumé dans son cœur et son ventre un médecin de l’hôpital qui vient de perdre son épouse aimée. Le veuf triste culpabilise d’une relation trop rapprochée de son deuil qu’Iza voudrait pourtant volcanique: elle est prête à tout, y compris au pire, c’est effrayant d’en voir les conséquences.
Marzena enfin, la cadette de la famille. Pleine de vie, belle elle aussi, elle anime des séances de gymnastique dansée pour jeunes et vieux mais elle rêve de mieux, pourquoi pas des photos de mode ou des rôles au cinéma? Dans son immeuble, il y a Renata, une prof pas loin de la retraite, pour habiter sa solitude elle a transformé son appartement en volière végétalisée. La sexagénaire voue une trouble fascination pour sa jeune voisine, mais là encore c’est très compliqué, pas très joli.
La liberté retrouvée de ces quatre femmes est-elle synonyme de nouvelles aliénations? C’est en tout cas dans le contexte d’un pays libéré du carcan d’un communisme décadent que le réalisateur polonais situe son film, tous les décors peuvent convenir à la folie de l’amour. Derrière un titre un peu fastoche, et quelques excès d’explication, les portraits de ces esclaves de la passion sont brossés de façon belle et convaincante, ils nous renvoient à nos propres moments de délires amoureux, quand bien même ils n’auraient pas conduit à de telles fatales issues. Belle parce que la mise en scène de ces dérives est juste et esthétiquement réussie, efficace grâce à la sensibilité de quatre comédiennes qui savent rester dans l’économie d’un jeu qui font de ces bourreaux de l’amour des victimes qui obligent une empathie.
L’aînée d’Agata, Iza, est directrice du lycée, belle, apprêtée. Sous des allures rigides, hautaines, presque méprisantes, elle cache un feu intérieur, plutôt un incendie. Celui qu’a allumé dans son cœur et son ventre un médecin de l’hôpital qui vient de perdre son épouse aimée. Le veuf triste culpabilise d’une relation trop rapprochée de son deuil qu’Iza voudrait pourtant volcanique: elle est prête à tout, y compris au pire, c’est effrayant d’en voir les conséquences.
Marzena enfin, la cadette de la famille. Pleine de vie, belle elle aussi, elle anime des séances de gymnastique dansée pour jeunes et vieux mais elle rêve de mieux, pourquoi pas des photos de mode ou des rôles au cinéma? Dans son immeuble, il y a Renata, une prof pas loin de la retraite, pour habiter sa solitude elle a transformé son appartement en volière végétalisée. La sexagénaire voue une trouble fascination pour sa jeune voisine, mais là encore c’est très compliqué, pas très joli.
La liberté retrouvée de ces quatre femmes est-elle synonyme de nouvelles aliénations? C’est en tout cas dans le contexte d’un pays libéré du carcan d’un communisme décadent que le réalisateur polonais situe son film, tous les décors peuvent convenir à la folie de l’amour. Derrière un titre un peu fastoche, et quelques excès d’explication, les portraits de ces esclaves de la passion sont brossés de façon belle et convaincante, ils nous renvoient à nos propres moments de délires amoureux, quand bien même ils n’auraient pas conduit à de telles fatales issues. Belle parce que la mise en scène de ces dérives est juste et esthétiquement réussie, efficace grâce à la sensibilité de quatre comédiennes qui savent rester dans l’économie d’un jeu qui font de ces bourreaux de l’amour des victimes qui obligent une empathie.
United States Of Love – Tomasz WASILEWSKI (Pologne) – 1h46
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