La société mondialisée est écartelée à en pourrir entre une extrême richesse qui croit exponentiellement et la misère quotidienne du plus grand nombre. C’est sur la marginalité et les bas fonds colombiens que Stan Guigui a pendant des années posé son regard de photographe. Une si évidente attention à l’autre qui nous offre la possibilité de réfléchir à un chemin qui ne mènerait pas au précipice.
Atras el muro
STANISLAS GUIGUI, photographe français, est né à Paris en 1969. À cheval entre l’art contemporain et le photojournalisme, obsessionnel du monde d’en bas, de la colère et de la révolte, Stanislas Guigui est en permanence animé par le désir d’explorer les côtés obscurs de nos sociétés. Intéressé par les thématiques sociales de l’exclusion et des mondes marginaux, il construit depuis 1996 un travail photographique où son regard n’est jamais moralisateur mais interroge notre capacité d’indignation face aux injustices créées par nos sociétés. En 1996, il part vivre en Colombie. Conséquences de la guerre civile, des milliers de sans-abris hantent les rues de Bogota et plus précisément le quartier de « El Cartucho », la plus grande cour des miracles d’Amérique du Sud. En 2003, il réussit à être accepté par les habitants du quartier qu’il photographiera pendant plusieurs années, montrant les conditions de vie misérables, les fumeries de crack et les batailles au couteau. Son travail sera récompensé à PhotoEspaña en 2006 et à l’Unicef en 2008. Anticonformiste et engagé, l’univers de Stanislas Guigui est peuplé de personnages baroques et felliniens. Il photographie les stripteaseuses du Cabaret New Burlesque, le deuxième homme le plus grand du monde, des nains… A l’occasion de Marseille Capitale européenne de la culture, il réalise des portraits décalés des joueurs, entraîneurs et supporters de l’OM. Très marquées par l’œuvre de Victor Hugo qui sublime la misère, ses photographies sont un hommage à la bohème et aux bohémiens.
Stanislas Guigui est membre de l’Agence VU’.
Un livre: « Atras del muro«
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