Antonio Muñoz Molina et le consentement📚: « Le livre doit s’écrire lui-même! »
De Dashiell Hammet au « Hitchbook » de François Truffaut. De Juan Carlos Onetti à Adolfo Bioy Casares. L’écrivain espagnol a ses amers. La « rebellion civique » en est un autre. La famille, la culpabilité, le désir et l’idée de tout dire de ce qui advient sous la plume de personnel ou d’observé alentour sont autant de questionnements de son œuvre « Comme l’ombre qui s’en va ». « Mot à mot »…
Dans ce Mot à mot, il renseigne parfaitement son processus de création qui est passée de la forme littéraire parfaite et exemplaire que constitue selon lui le roman policier américain (Hammett, Chandler, Thompson) avec début, rebondissements et fin à une structure plus ouverte à l’intime, à la mémoire, à la reminiscence. Elle associe le personnel et le réel observé, l’intérieur et l’extérieur. Il dit chercher un état d’esprit, une inspiration, cet instant où est « dicté » ce qui doit être écrit. Pour lui, il y a là une pureté de liberté.
Citant Montaigne, il estime que l’écrivain doit avoir un lieu, une arrière-boutique (absolue solitude et absolue concentration) pour écrire. Pour le reste, on le situera à gauche.
Il dit : « Je suis un homme des Lumières! » La preuve dans cet entretien …
Dernier livre (traduit en France) De Antonio Muñoz Molina …
« Le 4 avril 1968, James Earl Ray assassine Martin Luther King à Memphis et prend la fuite. Entre le 8 et le 17 mai de la même année, il se cache à Lisbonne où, en 2013, Antonio Muñoz Molina part sur ses traces et se remémore son premier voyage dans la capitale portugaise, alors qu’il essayait d’écrire son deuxième roman, L’Hiver à Lisbonne, une histoire d’amour sur fond de musique de jazz et de roman noir.
La fascinante reconstruction des jours de l’assassin croise alors le propre passé de l’auteur, et les deux récits alternent, avec Lisbonne pour épicentre. L’un, autobiographique, relate, sur un mode très personnel et intime, l’apprentissage de la vie et des mécanismes du roman ; l’autre, à la manière d’un thriller, témoigne de ce qu’est la création romanesque, quand, fondée sur le réel, elle va au-delà des faits pour pénétrer dans la conscience des personnages. Pour entrer dans le mystère de l’univers mental de l’assassin, Antonio Muñoz Molina imagine ses obsessions, assiste à ses déambulations nocturnes dans les bars et les hôtels de passe, le suit pas à pas aux États-Unis, au Canada, au Portugal, et revient à Memphis afin de comprendre pourquoi James Earl Ray, certain que l’on peut impunément tuer un Noir militant des droits civiques, appuie le canon de son fusil sur la fenêtre des toilettes d’une pension misérable et exécute Martin Luther King sur le balcon du Lorraine motel. »
Comme l’ombre qui s’en va (Traduit de l’espagnol par Philippe Bataillon)
© Seuil, 2014.
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