Gila Lustiger et Emmanuel Venet: deux romans du besoin de savoir #538
Le besoin premier de savoir est impossible à rassasier. Deux romans de la phlétorique et ritualisée rentrée littéraire en apporte une double et brillante démonstration. La compréhension de l’autre singulier quand l’autiste Asperger monologue son asociognosie; la démocratie quand le journaliste d’investigation dénonce une inhumanité de groupe industriel. Il ne nous reste qu’à vouloir savoir
Ses précédents romans: L’Inventaire (1998), Quel bonheur! (2000), Nous sommes (2005) et Un bonheur insoupçonnable (2008) et Cette nuit-là (2013).
Elle écrit en allemand.
« En 1984, Émilie T., jeune escort-girl parisienne, avait été sauvagement assassinée, meurtre jamais élucidé. Vingt-sept ans plus tard, la presse annonce l’arrestation d’un employé de banque sans histoires, Gilles Neuhart, dont l’ADN correspond à celui trouvé sur la scène du crime.
Dix-sept lignes – c’est ce que son rédacteur en chef demande à Marc Rappaport sur cette affaire. Le journaliste, homme complexe et tourmenté, suit son intuition et cherche, envers et contre tout, à en savoir davantage sur le destin de la jeune femme.
Patiente et tenace, son enquête lève le voile sur un drame sanitaire impliquant quelques insatiables de l’industrie chimique et de la sphère politique.
Dans cet ambitieux roman dédié au journalisme d’investigation, Gila Lustiger dresse un portrait impitoyable de certains milieux français. S’inspirant de faits réels, l’auteur explore strate par strate la société parisienne et provinciale.
Un réquisitoire puissant contre les maux qui affligent nos démocraties néolibérales. » ©Actes Sud.
Emmanuel Venet est psychiatre, il vit à Lyon où il est né en 1959.
« Atteint du syndrome d’Asperger, l’homme qui se livre ici aime la vérité, la transparence, le scrabble, la logique, les catastrophes aériennes et Sophie Sylvestre, une camarade de lycée jamais revue depuis trente ans. Farouche ennemi des compromis dont s’accommode la socialité ordinaire, il souffre, aux funérailles de sa grand-mère, d’entendre l’officiante exagérer les vertus de la défunte. Parallèlement, il rêve de vivre avec Sophie Sylvestre un amour sans nuages ni faux-semblants, et d’écrire un Traité de criminologie domestique.
Par chance, il aime aussi la solitude. »©Verdier
À propos des livres précédents d’Emmanuel Venet:
La médecine le poursuit partout, ce qui est assez normal pour un psychiatre en charge de personnes à la pathologie lourde le plus souvent. Mais aujourd’hui il voudrait enfin être lu à la seule aune de son écriture, avec son premier livre purement fictionnel, gonflé jusque dans le titre: « Rien ».
“C’est un livre qui me tient particulièrement à coeur. Je l’ai réécrit trois fois en entier, et plus de 30 fois le début avant de trouver la forme qui me semblait aboutie, pour ne pas faire un banal roman d’amour.” Une forme lointainement inspirée du roman « Oui » de Thomas Bernhard, se terminant lui aussi par son titre après une narration d’une seule coulée. Mais la comparaison s’arrête là. Autant « Oui » est le roman nerveux d’un grand dépressif, autant « Rien » est un petit bijou d’humour revenu de tout, effleurant la gravité avec une “désespérante allégresse ”.Tribune de Lyon, octobre 2013.
Tribune de Lyon, octobre 2013.
Rencontre avec Emmanuel Venet (Librairie Charybde, Paris-17 janvier 2014)
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