Paroles de musicien: le compositeur Karol Beffa qui signe « Diabolus in Opéra »
Comme un rendez-vous inexorable le compositeur Karol Beffa s’approche d’un défi qu’il sait inévitable:
l’écriture d’un opéra. Mais le lien que cet artiste entretient avec l’art vocal est un long et sinueux chemin. Avec le livre « Diabolus in Opéra », Beffa s’explique sur cette relation complexe: Paroles de musicien
Karol Beffa plante ses yeux dans les vôtres comme un jeune homme mais vous parle comme un sage. Il semble sans cesse en mouvement et pourtant paraît toujours calme. Itinérances créatrices: des musiques improvisées, de la musique de film, des poèmes mis en musique, des concertos. Dans chacune de ses compositions, de ses rencontres et de ses aventures sonores, la notion de beauté harmonique n’est jamais sacrifiée aux canons d’une originalité qui se voudrait forcément avant-gardiste. Karol Beffa n’a pas peur du plaisir des spectateurs, et cela agace souvent certains de ses confrères pour qui le succès est forcément une preuve de médiocrité musicale. Pourtant les faits sont là!
La musique contemporaine a perdu progressivement son public depuis l’hégémonie des rigides écoles atonales, et l’exclusion de toutes autres formes esthétiques. Et si Karol Beffa était capable de concilier une écriture aussi spontanée que sophistiqué, aussi moderne qu’accessible? Son pari, encouragé par la critique mais aussi et surtout par un public toujours plus enthousiaste, semble en train d’être gagné.
Il semble avoir déjà remporté tous les prix (il y a quelques jours aux Victoires de la musique) et posséder tous les diplômes, ou presque. Il aurait pu tomber dans le piège que lui tendent tous ceux qui l’admirent. Ce serait faire sans son esprit d’aventure et sa stupéfiante maturité à l’heure d’écrire et de faire face à sa création, exigence qui lui évite de tomber dans la vulgarité ou la facilité quels que soient le langage et la forme choisis.
Au début de son livre astucieusement intitulé « Diabolus in Opéra » (éditions Alma-editeur), le compositeur Karol Beffa écrit un prélude comme pour mieux raconter à quel point, dans ses jeunes années, l’opéra semblait un objet artistique et esthétique fort peu attirant au compositeur qu’il était en train de devenir. L’écriture de la voix, la lourdeur des productions, le conservatisme de ce public… Le livre se clôt par un postlude, où l’on comprend que cet artiste protéiforme qui avait semblé reculer et reculer encore est désormais prêt à se frotter au défi: L’écriture d’un opéra. Un opus pour mélomane, mais pas que…
Dans cette deuxième partie de l’interview opéra donc, avec ce livre « Diabolus in Opéra »… mais pas que.
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