Ils ont 55 ans de différence, un rien quand on a un projet commun: partir sur les routes de France pour fixer les visages des villages. On les suit, ravis.
On est beaucoup à avoir oublié, voire n’avoir jamais su qu’Agnès Varda a débuté sa carrière comme photographe. Photographe, c’est bien le métier de JR qu’il exerce depuis 15 ans, de façon spectaculaire autant que sensible, politique aussi. Sa méthode, des tirages gigantesques, toujours des portraits, toujours en noir et blanc, qu’il colle sans forcément prévenir sur des murs de villes en France, ailleurs dans le monde.
A priori, ces deux-là n’étaient pas destinés à se croiser, pourtant quand ils se rencontrent, c’est l’entente cordiale et, vite, un projet. Elle a 88 ans, lui 33 mais des envies et des regards en commun, ils partent sillonner la France des villages pour en montrer des visages.
Le petit camion de JR qui les transporte à des entrailles magiques, en quelques instants, comme un super-Photomaton, il imprime des images grandeur géante.
Les voilà partant au hasard ou presque, à la rencontre d’anonymes: une photo, c’est d’abord une rencontre. Ces étonnants voyageurs ne le sont pas tant que ceux qu’ils vont croiser.
Pêle-mêle, des familles minées d’anciens mineurs, un facteur de facto en voie de disparition, un carillonneur à la démonstration sonnante, un agriculteur qui tout seul, à bord de son tracteur truffé d’électronique cultive 800 hectares. Quand ils s’éloignent des routes départementales, ils décorent un blockhaus tombé d’une falaise sur une plage, réjouissent les employés d’une usine très dangereuse, organisent une fête avec les habitants d’un village dont un projet de lotissement a été abandonné en cours de construction, ou habillent les containers du port du Havre des épouses de ses dockers. On est loin de la célébration des derniers savetiers, cordonniers, puisatiers et autres charcutiers nostalgiques d’une France d’avant-hier.
Le tandem fonctionne à merveille, la bonne humeur permanente de JR entraîne celle qu’on devine parfois plus aigrelette de la jeune vieille dame. Celle-ci dont on a apprécié beaucoup de ses films en profite pour rendre quelques hommages à ceux qui l’ont influencée ou à d’autres qu’elle a aimés ou accompagnés.
Joliment filmé, astucieusement monté, Visages, villages croise les regards de deux artistes. Leurs yeux sont au centre, ceux d’Agnès dont la vue baisse irrémédiablement, ceux de JR qui, coquet, les cache derrière d’éternelles lunettes noires.
Une rafraîchissante friandise d’été.
A priori, ces deux-là n’étaient pas destinés à se croiser, pourtant quand ils se rencontrent, c’est l’entente cordiale et, vite, un projet. Elle a 88 ans, lui 33 mais des envies et des regards en commun, ils partent sillonner la France des villages pour en montrer des visages.
Le petit camion de JR qui les transporte à des entrailles magiques, en quelques instants, comme un super-Photomaton, il imprime des images grandeur géante.
Les voilà partant au hasard ou presque, à la rencontre d’anonymes: une photo, c’est d’abord une rencontre. Ces étonnants voyageurs ne le sont pas tant que ceux qu’ils vont croiser.
Pêle-mêle, des familles minées d’anciens mineurs, un facteur de facto en voie de disparition, un carillonneur à la démonstration sonnante, un agriculteur qui tout seul, à bord de son tracteur truffé d’électronique cultive 800 hectares. Quand ils s’éloignent des routes départementales, ils décorent un blockhaus tombé d’une falaise sur une plage, réjouissent les employés d’une usine très dangereuse, organisent une fête avec les habitants d’un village dont un projet de lotissement a été abandonné en cours de construction, ou habillent les containers du port du Havre des épouses de ses dockers. On est loin de la célébration des derniers savetiers, cordonniers, puisatiers et autres charcutiers nostalgiques d’une France d’avant-hier.
Le tandem fonctionne à merveille, la bonne humeur permanente de JR entraîne celle qu’on devine parfois plus aigrelette de la jeune vieille dame. Celle-ci dont on a apprécié beaucoup de ses films en profite pour rendre quelques hommages à ceux qui l’ont influencée ou à d’autres qu’elle a aimés ou accompagnés.
Joliment filmé, astucieusement monté, Visages, villages croise les regards de deux artistes. Leurs yeux sont au centre, ceux d’Agnès dont la vue baisse irrémédiablement, ceux de JR qui, coquet, les cache derrière d’éternelles lunettes noires.
Une rafraîchissante friandise d’été.
Visages, Villages – Agnès Varda & JR – 1h29
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