Camille Henrot, Rayhana, Claude Alphandéry et Frank Braley : « Le piano est un gros, un merveilleux jouet! » #403
Un grand-père donnant son nom à un puceron et une artiste qui sublime de vieilles choses et questionne les mythes; une comédienne qui fume en cachette et qui voulait être clown en Algérie; un jeune résistant, du même, plus âgé et militant pour l’économie sociale et solidaire; un pianiste à la modestie de surdoué qui joue une intégrale de Beethoven… Autant de mots de minuit!
Des mots de minuit n°403 du 26 janvier 2011
Réalisation : Pierre Desfons
Rédaction en chef : Rémy Roche
Production : Thérèse Lombard et Philippe Lefait
©desmotsdeminuit.fr/France2
Avec les artistes de la renaissance, le dessin est déjà une question posée au monde réel. Ca fait partie de toute démarche artistique d’interroger l’origine…
Camille Henrot, janvier 2011.
La plasticienne, à propos de ses thèmes de travail, de la façon dont pour elle le temps donne ou enlève de la valeur aux objets. Elle commente quelques unes de ses oeuvres présentées à l’Espace Louis Vuitton pendant l’exposition « Perspectives », sa vidéo « Deep inside », réalisée à partir d’un film pornographique.
La peur a dû changer de camp… Ce que j’ai mal vécu, c’est que la violence m’ a suivie ici à Paris… Ce que j’ai vécu en Algérie, beaucoup d’hommes et des femmes algériennes l’ont vécu. On a été élevés dans la violence et donc, nous en avons réellement conscience. Alors on résiste parce que la vie continue, parce que le quotidien prend le dessus.
Rayhana, janvier 2011.
La comédienne est sur scène avec « A mon âge je me cache encore pour fumer » à La maison des métallos. Elle a écrit « Le prix de la liberté » (Editions Flammarion). Elle évoque son enfance marquée par l’abandon, la notion d’identité à travers le livre « La goutte d’or » de Michel Tournier, l’humiliation vécue par par de nombreux immigrés et sa propre expérience de la violence ou de l’exil.
J’ai envie de donner un flash de lumière parce que je le porte encore dans ma tête 70 ans après. Dans un train, j’avais deux grosses valises pleines de tracts ronéotés de la Résistance, très lourdes, dans un compartiment de 3ème classe. A côté de moi, une dame… On a commencé à parler. Visiblement, elle était résitante, n’aimait ni les allemands, ni l’occupation… Elle avait ses valises au dessus d’elle. Les gendarmes arrivaient… « Vos valises, vous direz que ce sont les miennes. On ne les regardera pas parce que je suis trop vieille! » Et ça, c’est le premier acte de résistance réel que j’ai vu!
Claude Alphandéry, janvier 2011. (A 19 ans, il dirigeait la Résitance dans la Drôme).
L’auteur de « Une si vive résistance » (Editions Rue de l’échiquier) revient sur ses engagements politiques et personnels, son combat pendant la Résistance, sa vision du capitalisme et du communisme. Il défend sa vision d’une économie sociale et solidaire.
Les livres, la poésie sont des nourritures qui aident à tenir debout. La musique? Je me demande parfois. C’est du vent. Sans air, pas de musique… Et le paradoxe de l’Allemagne nazie. Comment peut-on écouter Schubert puis aller faire les basses oeuvres dans les camps. De fait, il est prouvé que la beauté n’a pas sauvé le monde. Quand la civilisation sombre dans le cauchemar.
Frank Braley, janvier 2011.
Le pianiste. Il est en concert avec Renaud Capuçon au Théâtre des Champs Elysées. Il évoque son rapport à l’instrument, à l’art immatériel qu’est la musique, revient sur le prix Reine-Élisabeth-de-Belgique,
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