DMDM #378: « Je me saisis moi-même très mal! » Fernando Arrabal

Quand j’ai compris que je n’étais pas une fille, que ça ne marchait pas, que c’était impossible… Donc, on m’a dit « mais, t’es homo! », Ok, bon d’accord mais ça ne marchait pas. Je voulais bien être une femme mais en tant qu’homme, ça ne me plaisait pas… J’essayais… Dans le fantasme, oui, alors là, je suis une femme et je peux me taper tous les mecs que je veux, mais en réalité, je suis très mal garé et je vais devoir y aller… Ma tante un jour m’a dit une chose très simple: « Tu sais, mon chéri, un jour, tu vas tomber amoureux. Si c’est un homme, t’es homo. Si c’est une fille, c’est que t’es hétéro! »

Guillaume Gallienne. DMDM, 2010.

Le sociétaire de la Comédie-Française, il est à l’affiche  pour « Fantasio » la pièce d’Alfred de Musset mise en scène par Denis Podalydès.

Il s’agit non pas du voile qui est un terme générique, certes, mais ce qui nous a particulièrement intéréssé c’est le niquab qui est donc le voile intégral qui ne laisse paraître que les yeux. Et la question est alors: quel corps y-a-t’il derrière le tissu? Non. il n’ y a pas de réponse. Il n’y a que des suppositions et des interrogations à partager… Je viens d’un pays, la Tunisie, qui a comme libérateur de l’indépendance un homme, Bourguiba, qui pensait, à juste titre, que la modernité du monde arabe devait passer par la liberté donnée aux femmes et donc, dans le monde arabo-musulman, il a permis aux femmes de se découvrir dans les années 60… Ma grand-mère l’a mis. Ma mère l’as mis et l’a enlevé. et moi je n’en ai jamais eu. Je pensais que cette histoire était terminée… Or, la marche du monde… 

Héla Fattoumi. DMDM, 2010.

 

La chorégraphe, pour son spectacle « Manta » au Théâtre de la Cité Internationale à Paris. Elle évoque la question de la liberté de la femme dans le monde arabo-musulman.

 

« L’objet qui la prolonge… »: Une balle de tennis pour les massages de pieds, un truc de chorégraphe pour détendre tous l es points de tension.

Je suis toujours dans l’interrogation, très, très curieuse. Ça vient peut-être de mon père qui était scientifique et qui avait une grande curiosité…
Je veux toujours savoir ce qu’est la réelle histoire. J’ai l’impression que ce que je vois est superficiel -un mot dont je n’aime pas la connotation légère- et que c’est juste une sorte de façade qui peut cacher autre chose. Il y a chez les gens quelque chose de plus profond. Il faut passer beaucoup de temps avec eux pour creuser. .. Quand j’étais jeune, la timidité m’empêchait de faire les photos que j’aurais du faire. Il fallait que je la surmonte!

Jane evelyn Atwood. DMDM, 2010.

 

La photographe franco-américaine, pour son livre « Love » (Photo Poche/Actes Sud). Elle évoque son travail -notamment à Haïti- et le temps qu’il nécessite, ses 9 ans de psychanalyse qui l’ont aidée à vaincre sa timidité et à être au plus juste des sujets qu’elle photographie.  

Je pense à l’envers! Dans la mesure où de grands journaux comme Newsweek font désoramis tois pages avec un bandeau qui s’appelle culture et qui ne parle que de choses « télévisibles », alors ils nous donnent une chance parce qu’on a rien à attendre de ça, alors que la culture est plus belle que jamais!

Fernando Arrabal. DMDM, 2010.

 

L’écrivain et dramaturge pour « Rendez-vous à Zanzibar » (Editions de la Différence). Le cinéaste évoque la provocation, la mort de Franco, l’arrestation de son père, ses amitiés avec Andy Warhol, Umberto Eco, Tristan Tzara, Italo Calvino…

 

LIVE:
Chapel Hill, groupe franco-américain de rock & folk …