Brina Svit, Véronique Tadjo, Françoise Gründ, Brigitte Bouchard #232

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Littératures de combat et de résistance, tout autour du globe, voix de femmes, de l’Afrique à la Slovénie en passant par le Québec, une cartographie tendre, sensuelle et rageuse de la francophonie, lien vécu et pensé à même la chair. C’est « Des mots de minuit »: métis, radical, réjouissant …

Des mots de minuit:
Émission N°232 du 22 Mars 2006


Avec
L’écrivaine Brina Svit
L’écrivaine Véronique Tadjo

 

et
L’ethnoscénologue Françoise Gründ
L’éditrice Brigitte Bouchard

 
Musique avec Julia Sarr et Patrice Larose (Nimala Djure) et Joseph d’anvers (Les amants)
 

MANIÈRES DE VOIR:

– Brina Svit nous parle de sa découverte de la langue française, grâce à sa professeur de français qui lui a appris cette langue à travers des pièces de théâtre. Elle évoque son arrivée en France, dans son roman Mort d’une prima donna slovène (éditions Gallimard); avec au coeur de ce travail, sans cesse, cette recherche et cette préservation de ce qu’elle retient de la Slovénie et de l’histoire douloureuse de l’éclatement de son pays; Elle parle aussi de son travail sur la langue (elle écrit ses textes en français et en slovène), ainsi que de l’importance de la musique, notamment du tango, danse qu’elle adore.

 

J’aime bien vivre près d’une frontière. Je ne pourrais pas vivre dans une ville ou on ne parle qu’une seule langue. Là-bas, à Ljubljana, ma ville natale, j’aimais beaucoup le voisinage des Serbes, des Croates… Et puis il y a eu la guerre. Pendant vingt ans, alors que j’habitais déjà à Paris, j’ai continué à écrire en slovène mais écrire dans une autre langue est une expérience extraordinaire. Maintenant je sais que, quand on a une seule langue, on ne se rend pas vraiment compte de ce qu’on fait en écrivant.
Brina Svit. Des mots de minuit, 2006.

– Véronique Tadjo est une auteure ivoirienne. Elle nous parle ici de son dernier livre L’ombre d’Imana: voyages jusqu’au bout du Rwanda (éditions Actes Sud), où elle raconte ce qu’elle a vu lors de ses voyages dans ce pays, et évoque le fait qu’elle habite maintenant en Afrique du Sud, pays de toutes les rancoeurs et de tous les pardons. Elle raconte les combats qu’elle mène dans ses livres, et les livres pour la jeunesse qu’elle a écrit.

 

J’ai vécu au Nigéria, au Kenya, en Angleterre, en Côte d’Ivoire, tous ces lieux et ces voyages parce que mon mari est journaliste. Quant à l’Afrique du sud, c’est un pays fascinant qui m’a donnée une nouvelle image de l’Afrique, c’est un autre visage du continent, avec partout un sens du présent en train de se faire. Là-bas, j’apprends beaucoup de choses.
Véronique Tadjo. Des mots de minuit, 2006.

ACTUALITÉ CULTURELLE:
 Françoise Gründ est ethnoscénologue. Depuis toujours, montre un intérêt pour la transformation de la matière, du corps, de la pensée dans les représentations publiques. Elle centre ses activités de créatrice sur la malléabilité et la métamorphose. Le jeu, le spectacle, le rituel qui projette l’humain d’un monde dans l’autre ne cessent de la questionner. Sa recherche touche aux notions de limites, de contours et de flou.

Je suis spécialiste des formes spectaculaires de l’humain. C’est une discipline qui est né en 95. En étudiant certaines formes humaines, on a inventé l’ethnoscénologie pour décrire ce qui se passe en public. C’est la raison pour laquelle on a inventé ce mot, même s’il n’est pas idéal.
Françoise Gründ. Des mots de minuit, 2006.

 Brigitte Bouchard, est une éditrice québécoise. Elle nous parle ici de la situation de l’édition francophone, de sa maison d’éditions « Les allusifs« , de son choix de publier des livres de formats assez courts, de certains écrivains qu’elle choisi à la lumière de son goût et de ses interêts.

 

C’est difficile de publier de la littérature étrangère au Canada. J’ai décidé de fonder Les allusifs, car j’avais l’impression d’avoir fait le tour. J’ai créé cette maison par frustration, car je ne trouvais pas, en tant que lectrice, ce que je cherchais. L’idée au départ, c’était de faire quelque chose d’autre, et je me suis aperçu que je lisais beaucoup de livres courts. Et puis, j’ai voulu publier ce qui reflète mes goûts de lectures….

Brigitte Bouchard. Des mots de minuit, 2006.

MUSIQUE:
– Le guitariste Patrice Larose et la chanteuse Julia Sarr interprêtent deux titres: Nimala Djure et Set Luna dia Monodji. 
– Le chanteur Joseph d’Anvers nous chante Les amants (de son album Les choses en face
 


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