Festival Sons d’hiver 2017, du 13 janvier au 5 fevrier.

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Depuis 26 ans, l’intrépide Fabien Barontini tricote en banlieue parisienne (94) le festival le plus libre et le plus audacieux qui se puisse voir en France. Tandis que d’autres ont l’œil sur le remplissage de la salle et autres considérations comptables, Barontini revendique une programmation vivante qui nous dit sans peur le temps qu’il fait dans le monde de la musique vivante d’aujourd’hui.

N’allez surtout pas au festival Sons d’hivers si vous pensez…
…que le jazz est une musique pour vieux….
…que le jazz ça fait shabada-shabada…
…que le jazz n’est pas de l’Art…
…que le jazz ne doit pas être une musique de combats et de revendications…
…que vous pensez tout savoir…
…qu’il ne peut pas y avoir de bons concerts en banlieue…
…que vous préférez n’écouter uniquement que ce que vous connaissez déjà…
…que vous n’allez écouter que ce que vous avez dejà vu à la télé…
…que vous n’aimez pas être surpris…
…que vous pensez que les musiciens ne font pas de politique….
…que vous n’aimez pas être bousculé dans vos goûts routiniers…
…que… 
Bref, n’allez pas au festival Sons d’hiver si les sons de la Liberté vous indifférent ou vous font peur.

 

Par contre, si vous ne craignez pas le vent de l’aventure, si l’audace et la musique buissonière vous attirent, si vous avez toujours vingt ans dans les oreilles, si vous êtes prêt à laisser les artistes de conserves pour préférer ceux qui conversent, le festival Sons d’hiver, vingt-sixieme du nom, est l’endroit qu’il vous faut.
De Nasheet Waits à Mederic Collignon, de Jacques Schatz-Bart à James Blood Ulmer, cette année comme toutes les vingt-cinq précédentes, le parcours stupéfiant concocté par Fabien Barontini, est une cave aux trésors qui laisse année aprés année les mélomanes bouches ouvertes et enthousiastes. Surprises, trouvailles, mystères et une programation comme un slogan défendant une idée précise et combattante de cette musique comme aventure créative, une aventure dont les enjeux esthetiques et politiques sont plus que jamais brulants d’actualité. Tout ça pourrait avoir l’air cérébral et pompeux, mais c’est tout le contraire. Il s’agit ici de joies, de beautés et de colères; dans l’ordre qui vous plaira. Et parce que le Beau fait du bien, les salles sont pleines. 
Le festival de cette année se place sous le signe du centenaire du jazz en France. En effet, c’est en 1917, que ce qu’on nomma alors la syncopated music débarque dans l’hexagone.
Mais le festival de Barontini ne versera pas dans l’hommage poussièreux! Pas lui! Bien au contraire. Juste à chaque concert, l’evidence palable de desirs de liberté mis en musique parce qu’il faut donner à entendre cette impatience.

La musique c’est le fruit de la pensée transformé en attitude ou en état d’esprit.

Amiri Baraka 

Jazz ou pas Jazz? Laissons cette question/rengaine aux impuissants de la musique ou aux touristes du swing qui en veulent pour leur argent. Circulez, ici y’a tout à attendre! Surtout l’inouï, ce qui ne s’entend pas ailleurs. Tenez, prenons le concert du dimanche 15 janvier, à Choisy-Le-Roi pour illustrer tout ça.Sur l’affiche, Jaimeo Brown et son projet Trancendence
Jaimeo Brown, batteur émérite qui a déjà croisé le fer avec Stevie Wonder, Q-Tip ou Pharoah Sanders (excusez du peu), est un des aventuriers les plus passionants de ce courant où se mélangent et se conjuguent le Hip-hop et le Jazz. C’est avec le guitariste producteur Chris Sholar, qu’il parcourt ce chemin escarpé. 
Jaimeo Brown et Chris Sholar
 

La musique TRANSCENDENCE, sur le plan social nous permet de rejoindre l’esprit de nos communautés, et aide à assumer notre culture et nos identités. WORKSONGS nous dit des histoires de perseverences et d’intelligence humaine. Cela parle des souffrances au travers des esclaves afro-américains.
Jaimeo Brown

WORK SONGS: La démarche de ce qui se donnera à voir dimanche à Choisy-Le-Roi est née voici trois ans. Jaimeo Brown sample dans les work songs des chants de travail de la communauté Noire issus du travail ethnomusicologique titanesque d’Alan Lomax . Archives fouillées et retravaillées. C’est un trio de Jazz (batterie/guitare/saxophone) qui vient jouer dans ces voix d’antan, elles qui disent la peine du travail dans les etats racistes du sud des Etats-Unis au début du vingtième siècle. Et ça donne ce splendide cocktail, pour les oreilles mais aussi pour les yeux:
Nous ne saurions trop vous conseiller une date, tant chaque concert est à la fois une surprise et un défi, et alors que dans tant de spectacles on nous sert exactement ce que l’on attend sans rien de plus.
L’ambition de Sons d’hivers est exactement située aux antipodes de cela, et ce, depuis vint-six ans maintenant. Pour le plus grand plaisir des melomanes curieux, certes, mais aussi de tout un public qui a grandi avec ce festival pas comme les autres, et qui, aujourd’hui, savant et disponible, rempli chaque soir les salles qui s’offrent à l’aventure. Le froid hiver de banlieue va reculer 16 soirées durant, avec comme à chaque fois, le sentiment offert aux spectateurs d’avoir vécu une victoire belle, momentanée et légère sur le triste temps qu’il fait actuellement dehors. 
Et pour savoir où et quand…

 

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