Surtout ne mettez pas le nouveau disque de Noumoucounda sur votre platine vous pourriez ne plus pouvoir l’enlever pendant des semaines. Addictif, dansant, joyeux mais aussi rebelle, le cédé « Noumoukan Wilila » du chanteur-joueur de kora-rappeur Noumoucounda réussit l’exploit d’être parfaitement dans la tradition la plus pure des griots du Sénégal (dont il est) et dans la modernité la plus ouverte, curieuse, mondialisée et tolérante. Jubilatoire !
Et merci à Noumoucounda pour ce splendide moment musical improvisé, ce cadeau.
Vous avez dit Noumoucounda ?
État civil: Noumoucounda Cissoko est né au Sénégal, tout en haut, là-bas, près de la frontière malienne. Famille de griots qui remonte à la nuit des temps. Quand il n’est pas en tournée, il vit à Dakar où il possède son propre studio, et son propre label, Karantaba Records.
Instruments: Noumoucounda, en plus de chanter et de rapper, joue de la kora. C’est un pur virtuose et un savant.
Formation: D’abord la meilleure: Sa famille et son père, berceaux et gardiens d’une haute tradition de griots où la musique fait œuvre de langage et de patrie. Il est ensuite envoyé par cette famille au Conservatoire national du Sénégal, à Dakar. Il y apprend l’harmonie et y découvre comment marier les instruments traditionnels avec ceux de la modernité. Longtemps il fut un pilier du groupe culte de hip-hop sénégalais Positiv Black Soul.
Points forts: Même quand il fait un rap ou de la funk il ne cesse jamais de sonner comme parfaitement traditionnel, comme s’il était branché en continu sur l’âme de ses ancêtres.
Le territoire: Les musiques du Sénégal et de l’Afrique de l’Ouest bien sûr, mais aussi la pop, le rock, le funk qu’il allie aux sonorités de sa kora. Dans ses paroles, il parle d’amour et de joie mais aussi de la place de la femme dans la société africaine, de la corruption ou des injustices sociales de son pays-continent.
Image corporelle: Noumoucounda est une personne profondement bienveillante qui semble toujours perché au bord d’un éclat de rire.
Complices: Fred Hirschy, Baaba Maal, Youssou N’Dour mais aussi Stromae.
Lui, en une phrase: « Quand je joue, la musique vient en moi de tous cotés, je ne saurai pas expliquer ce phénomène mais je veux le faire entendre aux quatre coins du monde. »
Dernier disque lancé en plein-ciel: Le réjouissant Noumoukan Wilila qui se danse autant qu’il s’écoute. Pour vous mettre dans l’ambiance, je vous invite à découvrir ce clip très réussi et dansant datant de l’an dernier.
Lieu et date de la rencontre: Dans les couloirs de RFI, mi-novembre 2019, entre les ascenceurs et la cantine. Lumineux.
Prochains concerts: Noumoucounda viendra en Europe en 2020. Patience donc.
Suite à des petits problemes de prise de son, nous avons preféré sous-titrer cet échange souriant et musical. Pour ne rien perdre.
Noumoucounda, au parloir !
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