Michel Dalberto 🎹 Une vie de piano, avec Beethoven et Schubert comme compagnons de voyage. #33
Michel Dalberto sort un splendide enregistrement de sonates de Beethoven, et c’est déjà un évènement. Quinze plages durant, point d’esbroufe ni d’effets de manche, mais une rigueur sans faille où l’intelligence musicale et l’exigence pianistique marchent de concert sans jamais faillir. Michel Dalberto se place sans ambiguïté du côté de ceux qui servent le compositeur sans jamais chercher à s’en servir. Il n’y a peut-être pas de plus grande ambition pour un interprète de sa classe. Il nous a reçus.
Vous avez dit Michel Dalberto?
Il nous a reçus en nous offrant un Clair de lune apaisé et profond.
État civil: Michel Dalberto est né à Paris le 2 juin 1955. Élevé dans une famille aux origines dauphinoises et piémontaises qui l’adopta à la naissance, Michel Dalberto commença à jouer du piano à l’âge de trois ans et demi, bien que ses parents ne fussent pas musiciens.
Instruments: Le piano. Depuis 2006, également chef d’orchestre.
Formation: Il a étudié au Conservatoire de Paris de 1968 à 1977, où deux professeurs l’ont particulièrement marqué, Vlado Perlemuter et Jean Hubeau.
Les médailles: Dalberto obtient une reconnaissance internationale en remportant deux très prestigieux concours de piano, d’abord le concours Clara Haskil en 1975 puis celui de Leeds en 1978.
Points forts: Michel Dalberto a une très haute idée de ce qu’est le respect du texte. Sa modestie face aux génies de la musique est aussi intense que la profondeur de sa lecture et la subtilité des interprétations qu’il en tire. Est d’une exigence pianistique féroce qui ne fait pas de compromis.
Le territoire: Schubert bien sûr, dont il enregistra une intégrale désormais entrée dans l’histoire, et Beethoven. Ses deux maîtres, ses deux sources d’inspirations et de défis, ses deux amis, allais-je écrire.
Image corporelle: Une élégance précise et ordonnée, où les petits détails d’originalité, par pudeur et bon goût, ne se laissent voir que difficilement. Un regard assuré où parfois semble percer une vague tristesse indéchiffrable. Un rire, contrairement au reste, spontané, ni calculé ni affrété. Profondément humain.
Complices: Une liste longue comme une journée sans musique. On pourrait citer Renaud Capuçon, Vadim Repin, Sir Colin Davis, Paul Meyer, ou encore la regrettée Jessye Norman.
Enseignement: En plus de nombreuses masterclass données au Japon, en Corée, en Chine, en Italie, en Angleterre, au Canada, Michel Dalberto est professeur de piano au CNSM de Paris depuis septembre 2011.
Lui, en une phrase: « Un bon interprète c’est un musicien qui n’oublie jamais qu’il n’est qu’un interprète pas un créateur »
Dernier disque lancé en plein-ciel: Pour fêter son arrivée chez un nouveau label, La Dolce Volta, Michel Dalberto signe un enregistrement splendide de sonates de Beethoven. Les sonates 8, 12 et 14, trois sommets de trois époques différentes de la vie du maître allemand. Clair de lune, Marche funèbre ou encore Appassionata, autant de « tubes » qu’on a l’impression de redécouvrir sous ses doigts. Avec lui, tout s’entend, tout se comprend. C’est peut-être ce qu’il y a de plus difficile, de plus ambitieux.
Lieu et date de la rencontre: Le 7 octobre dernier, dans un appartement d’ami, où l’élégance des propos du pianiste a trouvé un parfait écrin.
Prochains concerts: Le 20 novembre 2019 à Lyon dans le cadre du festival Piano à Lyon.
Michel Dalberto, au parloir!
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