Anne Queffélec et Mozart 🎹 une histoire qui dure #37

À l’occasion de la sortie d’un splendide enregistrement de trois sonates de Mozart, la pianiste Anne Queffélec nous a reçus. Plaisir vif de la conversation auprès d’une artiste aussi brillante que spirituelle, toujours en quête du dieu Beauté sans l’ombre d’une fatigue ni d’un renoncement. Un moment de grâce lumineux et de réflexion profonde et généreuse!

Vous avez dit Anne Queffélec?

État civil: Elle est née au milieu du XXe siècle à Paris dans une maison pleine de livres, sans télé ni radio. La Bretagne inscrite dans son ADN; Le mathématicien Henri Queffélec est son père. Sa mère, passionnée de musique, avait une belle voix, et Yann Queffélec, l’écrivain, est son frère. La pensée, le savoir, l’art et les livres au cœur du foyer. Quelle famille!

Instruments: Le piano.

Formation: À peine sortie de l’adolescence, premiers prix de piano et de musique de chambre au Conservatoire national supérieur de musique de Paris. Élève de l’immense Alfred Brendel. En 68 et 69, elle remporte les prestigieux concours de Leeds et de Munich, exploits qui la propulsent sur l’avant-scène mondiale du piano.

Points forts: Son intelligence lumineuse et son goût pour l’équilibre dont elle fait une vertu et une exigence morale. Son sens de l’esthétique est une éthique qui la structure et la tient debout, éveillée et sensible.

Le territoire: Le paradis incompressible de la musique classique et sa sainte trinité: Mozart Beethoven Schubert.

Ce que parfois on ignore: C’est elle que l’on entend jouer lors des parties de piano dans le film Amadeus de Milos Forman

Image corporelle: Ses mains qui, comme des oiseaux, accompagnent en virevoltant les courants de sa pensée, et elles dansent tout au long de ses phrases prononcées d’une voix douce et ferme à la fois.

Complices: Mozart, Bach, Satie ou Schubert dont elle parle comme si elle vivait avec eux, en toute amitié. Auprés d’elle, leur présence est palpable, audible.

Elle, en une phrase: « Ce qui est beau fait du bien ».

Dernier disque lancé en plein-ciel: Un enregistrement splendide de trois sonates de Mozart (K331, 332, et 333) dans lequel elle fait entendre comme une puissante évidence le génie de Salzbourg dans tout ce qu’il a de plus profond et vital. Le chant vibrant sous chaque note, l’équilibre tendu de chaque phrase, la grâce de l’urgence mozartienne dans son essence la plus pure. Un grand disque !

Lieu et date de la rencontre: Dans son discret et verdoyant pied-à-terre parisien au coeur de novembre. Dehors il fait gris. Pas auprés d’elle.

Anne Queffélec, au parloir!

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