Mot à mot. Anne-Cécile Vandalem: La « Tristesses » des mauvaises intentions
Souvent à Avignon la vidéo se joue au théâtre, comme dans « Tristesses » où elle dit les intérieurs qui se cachent ou révèle des pans de l’intime, derrière les façades d’un village nordique et insulaire reconstitué. C’est là que les survivants d’une économie délibérément ruinée pour les caisses d’un parti règlent leurs comptes avant de s’autodétruire. L’ambiance est grise. La fable radicale.
Anne-Cécile Vandalem, metteure en scène et comédienne dans « Tristesses » se dit, dans ce Mot à mot attirée par les régions du nord de l’Europe -ici le Danemark- où se situe une pièce qui tend les ressorts du polar. Une vieille femme est retrouvée pendue à l’extrémité d’un village où errent encore les fantômes des morts. Pour des êtres désespérés, incapables du moindre échange, se met alors en place une mécanique fatale couvée par la cheffe d’un parti d’extrême-droite. La montée des nationalismes est un thème que décline Anne-Cécile Vandalem.
Par ailleurs, elle utilise, en ces temps incertains, l’expression « attristement des peuples ». C’était nécessairement, au lendemain de la tuerie de Nice, le premier mot à lui soumettre…
Par ailleurs, elle utilise, en ces temps incertains, l’expression « attristement des peuples ». C’était nécessairement, au lendemain de la tuerie de Nice, le premier mot à lui soumettre…
Anne-Cécile Vandalem, repère biographique:
« Après le conservatoire, Anne-Cécile Vandalem commence une carrière de comédienne dans des productions diverses. De 2003 à 2007, elle écrit et met en scène « Zaï Zaï Zaï Zaï » et « Hansel et Gretel » (en collaboration avec le comédien Jean-Benoît Ugeux). À cette époque, la jeune metteuse en scène, qui vit et travaille à Bruxelles, jette les bases de sa recherche théâtrale : la fiction comme moyen de rompre l’isolement des individus au sens propre comme au sens figuré. Aimant jouer avec cet état d’âme, elle le redimensionne grâce à des univers scéniques techniques qui agissent sur l’espace et y ajoute toujours une once de surnaturel en s’inspirant du cinéma. Entre 2009 et 2014, seule aux commandes de ses projets et au sein de Das Fräulein (Kompanie), elle crée la Trilogie des Parenthèses: « (Self) Service », « Habit(u)ation », « After the Walls (UTOPIA) » et en contrepoint, « Michel Dupont ». Depuis, Anne-Cécile Vandalem poursuit ses enquêtes esthétiques, physiques, visuelles et textuelles qui jouent de la réalité : « Que puis-je faire pour vous? », « Looking for Dystopia », « Still too sad to tell you ». » ©FestivalAvignon
« Après le conservatoire, Anne-Cécile Vandalem commence une carrière de comédienne dans des productions diverses. De 2003 à 2007, elle écrit et met en scène « Zaï Zaï Zaï Zaï » et « Hansel et Gretel » (en collaboration avec le comédien Jean-Benoît Ugeux). À cette époque, la jeune metteuse en scène, qui vit et travaille à Bruxelles, jette les bases de sa recherche théâtrale : la fiction comme moyen de rompre l’isolement des individus au sens propre comme au sens figuré. Aimant jouer avec cet état d’âme, elle le redimensionne grâce à des univers scéniques techniques qui agissent sur l’espace et y ajoute toujours une once de surnaturel en s’inspirant du cinéma. Entre 2009 et 2014, seule aux commandes de ses projets et au sein de Das Fräulein (Kompanie), elle crée la Trilogie des Parenthèses: « (Self) Service », « Habit(u)ation », « After the Walls (UTOPIA) » et en contrepoint, « Michel Dupont ». Depuis, Anne-Cécile Vandalem poursuit ses enquêtes esthétiques, physiques, visuelles et textuelles qui jouent de la réalité : « Que puis-je faire pour vous? », « Looking for Dystopia », « Still too sad to tell you ». » ©FestivalAvignon
La pièce:
« En passe de devenir Premier ministre, Martha Heiger, dirigeante du Parti du Réveil Populaire, retourne sur son île natale, Tristesses, pour enterrer sa mère retrouvée morte dans des circonstances qui restent encore à éclaircir. Après la faillite des abattoirs de Muspelheim, la candidate retrouve son village, exsangue, et profite de la situation pour jeter les bases d’un projet de propagande. Dans l’ombre, deux adolescentes décident de prendre les armes… Inspirée par la violence de la montée des nationalismes en Europe, la dernière création d’Anne-Cécile Vandalem dissèque avec humour ce qu’elle envisage comme l’une des plus redoutables « armes » de la politique contemporaine : « l’attristement des peuples ». Comment ? En liant de manière inextricable la tristesse à la comédie sociale, la politique à l’enquête de moeurs, l’émotion à sa propre résistance. En imaginant cette fable comme un polar nordique, animiste et surnaturel, la metteuse en scène croise la fiction et la réalité, le théâtre et le cinéma, les vivants et les morts. Un thriller où le passé télescope le présent, où les personnages sont pris dans des postures drôles et cruelles, et où le pouvoir insidieux des médias domine. « Un des états de la tristesse. »©FestivalAvignon
« En passe de devenir Premier ministre, Martha Heiger, dirigeante du Parti du Réveil Populaire, retourne sur son île natale, Tristesses, pour enterrer sa mère retrouvée morte dans des circonstances qui restent encore à éclaircir. Après la faillite des abattoirs de Muspelheim, la candidate retrouve son village, exsangue, et profite de la situation pour jeter les bases d’un projet de propagande. Dans l’ombre, deux adolescentes décident de prendre les armes… Inspirée par la violence de la montée des nationalismes en Europe, la dernière création d’Anne-Cécile Vandalem dissèque avec humour ce qu’elle envisage comme l’une des plus redoutables « armes » de la politique contemporaine : « l’attristement des peuples ». Comment ? En liant de manière inextricable la tristesse à la comédie sociale, la politique à l’enquête de moeurs, l’émotion à sa propre résistance. En imaginant cette fable comme un polar nordique, animiste et surnaturel, la metteuse en scène croise la fiction et la réalité, le théâtre et le cinéma, les vivants et les morts. Un thriller où le passé télescope le présent, où les personnages sont pris dans des postures drôles et cruelles, et où le pouvoir insidieux des médias domine. « Un des états de la tristesse. »©FestivalAvignon
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